Le Parlement fédéral met les trains de nuit à l’arrêt
Alors que le trafic aérien – principal responsable de l’impact climatique de la Suisse – poursuit sa croissance effrénée et que des alternatives font toujours défaut, le Parlement coupe tout financement pour les trains de nuit.
Au printemps 2024, le Parlement avait annoncé vouloir investir 30 millions par an dans le développement des liaisons ferroviaires nocturnes en utilisant les recettes issues de la mise aux enchères des droits d’émission de l’aviation, conformément à la loi climat votée par le peuple en 2023. Les CFF visaient alors la création des lignes promises de longue date vers Rome et Barcelone, destinations très prisées depuis la Suisse.
Mais en septembre 2024, la première version du plan d’austérité du Conseil fédéral prévoyait de mettre fin à toute subvention pour les trains de nuit. Deux mois plus tard, le Parlement corrigeait le tir en maintenant 10 millions. Les CFF ont alors annoncé renoncer aux trains de nuit vers Rome et Barcelone au profit d’un Bâle – Copenhague – Malmö dès le printemps 2026. Mais en décembre, le Parlement fédéral vient d’annoncer qu’il coupe à nouveau tout financement: le train pour Malmö restera à quai et les CFF devront rembourser tous les billets déjà vendus.
Sauf que ces millions non dépensés ne retourneront pas dans le budget général de la Confédération. À cause d’un mécanisme de la loi CO₂, cet argent ira aux compagnies aériennes pour le développement des soi-disant «carburants d’aviation synthétiques renouvelables», un mirage techno-solutionniste qui multiplie les échecs.
Face à cette impasse, une solution: lancer une initiative fédérale. C’est le projet de l’association actif-trafiC. À suivre en 2026.
Thibault Schneeberger