Référendum libre circulation: l'extrême droite domine le débat
Référendum libre circulation: l’extrême droite domine le débat
D’après les informations communiquées par la presse, le référendum contre l’extension de la libre circulation aux nouveaux pays de l’UE a abouti avec plus de 87 000 signatures, dont 7000 seulement proviendraient du «référendum de gauche», soit 8 signatures sur 100… Aucun doute n’est donc permis: c’est la droite nationaliste et l’extrême droite qui dominent le discours référendaire sans partage!
Par ailleurs, les 7000 signatures «de gauche» présentent un front divisé: un tiers des paraphes auraient été récoltés par le Parti du Travail et les Indépendants de l’ADG à Genève, qui plaident pour un renforcement du contingentement (voir leur initiative cantonale); le reste par le Mouvement pour le socialisme (MPS), qui défend la libre circulation avec des mesures d’accompagnement renforcées et dénonce l’initiative du Parti du travail et des Indépendants comme «une bêtise»…
Quoi qu’il en soit le «référendum de gauche» n’a de loin pas abouti: il n’atteint que 15% des signatures nécessaires. Sans les efforts massifs de l’extrême droite, ces 7000 signatures n’auraient même pas pu être déposées! A Genève, la récolte n’a pas atteint la moitié du nombre de signatures nécessaires pour un référendum… cantonal.
Dans un communiqué commun, adressé aux travailleurs «pour les Pâques» (sic), Christian Grobet (ADG PdT et Indépendants) et Charles-André Udry (MPS) dénoncent «un certain patronat ( ), qui aura encore plus les mains libres pour mettre en uvre son travail de sape des conditions de travail, de salaire, ainsi que des droits sociaux» et ajoutent que «le dépôt des signatures ( ) va changer la configuration démocratique du débat social et politique (sic!).»
Ils exigent «des inspecteurs du travail en nombre suffisant et libres de leurs mouvements; l’obligation pour tous les employeurs de fournir l’ensemble des données ayant trait aux salaires et autres conditions d’engagement d’un·e salarié·e; la possibilité pour le syndicat à lui seul d’exiger l’extension des conventions collectives (CCT); des contrats-types de travail, avec salaires minimaux et horaires astreignants, dans les branches non couvertes par les CCT; une véritable protection pratique contre les licenciements ( )».
Le «référendum de gauche» a pourtant accouché d’une souris… solidaritéS, qui avait refusé de s’y associer après un débat approfondi s’attendait certes à un échec, compte tenu de la faiblesse des forces rassemblées pour son lancement, quasiment absentes en Suisse alémanique, mais pas à une telle déroute… Tout cela pourrait nous inciter à hausser les épaules, s’il ne s’agissait pas d’une question aussi sérieuse pour l’ensemble des salarié-e-s. (jb)