Harcèlements et souffrance au travail à l’Etat de Vaud: une protection à renforcer
Harcèlements et souffrance au travail à lEtat de Vaud: une protection à renforcer
Avec lappui du syndicat SUD,
Jean-Michel Dolivo (AGT, POP-solidaritéS) a déposé
un postulat, demandant le renforcement de la protection des personnes
plaignantes et des témoins dans les cas de harcèlement
psychologique, sexuel ou de souffrances au travail dans la fonction
publique vaudoise.
Soutenu par 34 député·e·s, le postulat
demande dabord que le Conseil dEtat rédige un
rapport permettant de se faire une idée claire, précise
et complète de la situation en matière de
harcèlement à lEtat de Vaud. Sur cette base, il
sera ensuite possible détablir lopportunité
de renforcer la protection des personnes plaignantes et des
témoins.
Certes, il existe un article 23 du Règlement
qui fournit théoriquement une protection, puisque ni les
témoins, ni les personnes plaignantes ne doivent subir un
préjudice du fait de leur démarche ou de leur
déposition. En pratique, il en va bien autrement. La
hiérarchie pèse de tout son poids sur les subalternes. Et
lorsque le hiérarque qui bloque laffaire est un
conseiller dEtat, le chemin de croix du ou de la plaignante
commence !
Le postulat propose donc que les témoins
puissent être assistés et accompagnés lors de
rapports hiérarchiques avec un supérieur faisant
lobjet dune plainte. Des procès-verbaux
validés par les deux parties doivent être établis
et versés au dossier personnel ; cette protection doit se
poursuivre deux ans après lissue de laffaire. Si
le témoin le désire, il peut bénéficier
dun droit de transfert, avec obligation de résultat pour
lemployeur.
Pour les personnes plaignantes, dès
louverture du dossier dinvestigation, les rapports
hiérarchiques avec le supérieur faisant lobjet
dune plainte doivent être suspendus. En clair : les
instructions pour le travail sont transmises par un·e autre
responsable, qui assurera aussi le processus de suivi et
dévaluation. Le ou la plaignante doit pouvoir, dès
le départ, choisir de rester sur son lieu de travail ou de
bénéficier dun droit de transfert, avec obligation
de résultat pour lemployeur. Des mesures de protection
contre le congé, analogues à celles de la Loi sur
légalité (LEG) doivent sétendre
durant deux ans.
Daniel Süri