Dupont et Dupond au Ministère public

Dupont et Dupond au Ministère public

Ce devait être la condamnation de la «Swiss
Connection» d’Al-Qaïda et le jour de gloire du
Ministère public de la Confédération. Et cela fit
«pschiitt!», comme l’eût dit Chirac. Les sept
accusés yéménites, somalien et irakien ont en
effet été libérés de la plupart des chefs
d’accusation par le Tribunal pénal fédéral,
fin février. Les redoutables terroristes de l’ombre se
sont révélés n’être que de minables
passeurs de clandestins, coupables d’infractions à la
seule Loi sur le séjour et l’établissement des
étrangers. Un flop retentissant que même
l’auto-proclamé spécialiste du terrorisme, Jacques
Baud, n’a pu qu’entériner: «je constate que
l’absence d’une définition précise
d’Al-Qaïda et de son réseau contraint de
soupçonner des activités qui sont le plus souvent
anodines.»

Washington, capitale de l’extrême pauvreté

Selon une étude publiée par la troisième
chaîne de journaux américains (Mc Clatchy Newspaper), 43%
des 37 millions de pauvres américains vivent dans
l’extrême pauvreté, qui correspond à la
moitié du seuil officiel de pauvreté.

Les enfants de moins de 17 ans représentent le tiers de ces
«super-pauvres», les femmes et les filles près des
deux tiers. Les familles monoparentales sont ainsi au premier rang de
l’extrême pauvreté. Si en nombre absolu la
population blanche domine (10,3 millions), les Noir-e-s sont
proportionnellement trois fois plus nombreux (4,3 millions) et les
Hispano-américain-e-s deux fois (3,7 millions). Record national,
10,8% de la population de la capitale des Etats-Unis vit dans
l’extrême pauvreté. Expliquant la forte
accélaration du phénomène entre 2000 et 2005,
l’étude constate: «la productivité des
travailleurs a énormément augmenté depuis la
courte récession de 2001, mais les salaires et l’emploi
sont restés à la traîne. Pendant ce temps, la part
du revenu national tombant dans la poche des entreprises sous forme de
profits a laminé le montant destinés aux salaires et
autres revenus du travail». On dirait du Marx, non?

Jeunes en danger

Vous prenez votre café avant le boulot, jetez un œil dans
la presse quotidienne, de préférence là où
c’est écrit en petits caractères et sans photo, et
vous apprenez qu’entre 60’000 et 120’000 jeunes en Suisse sont
susceptibles de développer de sérieux problèmes de
santé ou sur le plan social en devenant adultes, à cause
d’une situation difficile entre 12 à 18 ans. Par situation
difficile, il faut comprendre troubles comportementaux, consommation de
drogues, problèmes de disicipline à l’école,
baisse durable des capacités, violence, délinquance,
dépression, angoisses, tendances suicidaires,
caractéristiques qui souvent coexistent. Vous refermez alors
votre journal et constatez que, décidemment, nous vivons une
époque formidable.

Daniel Süri