SCARPA : coup bas contre les familles monoparentales...

SCARPA : coup bas contre les familles monoparentales…

Nous publions ici un «coup de
gueule» à l’adresse du PS et des Verts de Jocelyne
Haller, responsable du groupe «sécurité
sociale» de solidaritéS, assistante sociale de terrain et
ancienne députée.

La presse nous l’a appris jeudi 10 mai, le PS et les Verts
déclarent avoir voté en juin 2006 une modification de la
loi sur le service des avances et le recouvrement des pensions
alimentaire (SCARPA) en non-connaissance de cause. Ils annoncent donc,
près d’un an après, à 6 semaines de la date
à laquelle le couperet va tomber pour de nombreuses familles
monoparentales, qu’ils vont déposer à la prochaine
plénière du Grand Conseil un projet de loi demandant un
sursis de trois ans afin de reconsidérer la question! Mieux vaut
tard que jamais! Mais, avouez, Mesdames, Messieurs membres du PS et des
Verts, que vous aviez reçu quelques signaux d’alarmes.
Pourquoi n’y avoir pas prêté attention? Pourquoi sur
une question aussi importante n’avoir pas pris contact avec des
personnes ou des organisations concernées?

Aussi, bien que nous ayons partagé de nombreuses luttes et que
nous ayons été alliés en de multiples
circonstances, souffrez, Mesdames, Messieurs, que l’on vous tance
pour cette acceptation de la modification de la loi sur le SCARPA qui
précipite nombre de familles monoparentales à
l’aide sociale ou en confronte d’autres à un
appauvrissement sévère.

In extremis, à un mois et demi de l’entrée en
vigueur de la modification de la loi sur le SCARPA, vous mesurez enfin
son iniquité. En ferez-vous autant pour le Revenu
déterminant unique (RDU) quant à ses dispositions
relatives à l’assurance- maladie, que vous avez
également accepté par vos votes au Grand Conseil? Car
vous le savez, grâce à celles-ci tous ceux et toutes
celles qui subissent une diminution de leurs ressources ou une
augmentation de leurs charges en cours d’exercice fiscal seront
privés de subside à l’assurance-maladie. Une
reconsidération de votre vote s’impose, à plus
forte raison qu’une mesure analogue risque fort de se mettre
également en place prochainement en matière
d’octroi des allocations logement. Enfin, à la veille des
débats au Grand Conseil sur le projet de loi sur les mesures
cantonales en matière de chômage qui, au mépris du
vote populaire du 24 avril 2005, va, là encore, priver les
chômeurs et les chômeuses d’un dispositif de
sécurité et les renvoyer soit à l’aide
sociale, soit dans le no man’s land de celles et ceux qui
n’y ont pas droit, de grâce reprenez-vous!

Souffrez que l’on vous rappelle à vos devoirs,
rappelez-vous qui vous êtes ou plutôt qui vous vous
êtes engagés à être! Refusez de participer
à la déconstruction des droits sociaux engagée
dans notre canton par l’Entente et l’extrême droite.
Vous redonnerez ainsi un sens au terme «alternative»!

Jocelyne Haller