Grève préparée... et suspendue en Ville de Genève

Grève préparée… et suspendue en Ville de Genève

La grève de la fonction publique municipale prévue pour
le 4 décembre n’a finalement pas eu lieu. La veille au
soir le personnel réuni en AG, a ratifié l’accord
négocié l’après-midi même, entre ses
représentants et le Conseil Administratif (CA).

Si le personnel n’a pas de raisons de crier victoire, une grande
majorité des 350 présents à estimé que le
maintien de la journée de grève n’aurait pas permis
d’obtenir plus, celle-ci ayant en quelque sorte
déjà déployé ses effets.

Parmi les points litigieux, citons le gel depuis trois ans de certains
mécanismes salariaux, comme les annuités extraordinaires.
L’accord ne prévoit pas leurs rétablissements mais
octroie le versement d’une prime unique de 1000 francs à
l’ensemble des personnes qui y auraient eu droit, soit 1400 sur
un total de 3500. La participation de la Ville au paiement de la prime
d’assurance maladie augmente de 20 francs, passant de 50 à
70 francs (signalons qu’il y a trois ans le montant
s’élevait à 160 francs). Le CA s’est
déclaré prêt à renégocier le
mécanisme d’encouragement à la retraite
anticipée (PLEND) dans le cadre de la refonte du statut du
personnel. En outre, le CA a donné sa garantie qu’aucune
privatisation n’aurait lieu tout en restant ambigu sur la
question des externalisations.

Dernier point de l’accord, le calendrier de négociations
pour la refonte du statut. Après avoir laissé
traîner celles-ci pendant de nombreux mois, le CA entendait
imposer un rythme infernal aux discussions. Il a été
convenu qu’une rencontre aurait lieu tout les quinze jours,
laissant ainsi le temps aux organisations du personnel de se consulter
entre les séances avec le CA.

A n’en pas douter, c’est la menace de la grève, et
sa préparation effective dans de nombreux services, qui a permis
d’engranger ces quelques avancées, les premières
depuis trois ans. Il convient cependant d’être très
prudent sur le bilan à tirer. Le rétablissement complet
des mécanismes salariaux aurait coûté 11 millions
à la Ville. Le CA n’en a lâché que 2, alors
que le projet de budget 2008 annonce un boni de plus de 40 millions de
francs.

Le point le plus important à relevé est sans doute la
remarquable mobilisation du personnel dans la préparation de la
journée de grève. Une couche significative de celui-ci a
démontré sa détermination et sa capacité
à s’organiser dans une période difficile. Les
syndicats doivent maintenant renforcer leur présence en
convaincant ces personnes de les rejoindre pour s’organiser de
manière durable.

Héctor Marquez