Constituante: Votez Liste 4 solidaritéS gauche en mouvement

Constituante: Votez Liste 4 solidaritéS gauche en mouvement

Dans une semaine, les électrices et électeurs genevois
éliront leurs représentant-e-s  à la
Constituante. Malheureusement, le verdict des urnes ne reflétera
que partiellement l’opinion de la population.

D’abord, parce que plus de la moitié des gens qui
travaillent à Genève sont étrangers-ères et
n’ont pas le droit de vote; ensuite parce que les enjeux de cette
Constituante paraissent nébuleux pour la majorité des
électeurs-trices; enfin, parce que la plupart des listes en
présence ne font pas grand-chose pour clarifier le débat.

L’astuce des concepteurs de cette constituante, largement
relayée par la presse, a été d’en appeler
à la «société civile», par opposition
à la «classe politique», censée
représenter plus ou moins l’Etat. Il était en effet
difficile de reprendre les mêmes – les sept partis du Grand
Conseil – et de leur confier une assemblée toute neuve, en
collant à celle-ci l’étiquette de Constituante.

Parmi les onze listes en lice, non représentées au Grand
Conseil, deux ont été impulsées par les forces de
la gauche antilibérale, évincées du parlement en
2005 en raison du quorum antidémocratique de 7%: en particulier
notre liste (solidaritéS gauche en mouvement n°4).

Au-delà, que représentent les huit listes restantes?
L’une se distingue par des moyens financiers extravagants:
«g(e)’avance». C’est le poisson pilote de la
Genève du fric… à la sauce Sarkozy, emmenée par
le patron d’Edipresse. Pilotée par des publicitaires, elle
part à la chasse aux voix comme elle prospecterait de nouveaux
acheteurs. A ce prix, l’échec paraît difficile!

Parmi les sept autres, qui disposent de moyens très
limités et sont souvent centrées sur une ou deux
thématiques, la plupart sont malheureusement condamnées
à faire de la figuration…

Afin d’assurer la défense et l’extension des droits
sociaux, de lutter contre les discriminations et de défendre les
prérogatives populaires, choisissez la liste n° 4 de
solidaritéS et votez compact. Il faut garantir la
présence d’élu-e-s de la gauche combative à
la Constituante, porteurs d’un véritable projet de rupture
radicale avec l’ordre économique et social dominant. 

DROIT DE VIVRE DIGNEMENT

Les droits au travail, à un salaire permettant de subvenir
à ses besoins et à ceux de ses enfants, à un
revenu social garantissant l’autonomie personnelle, à des
soins médicaux de qualité sans égard au revenu,
sont le fondement de tous les autres droits. Nous entendons
qu’ils soient strictement garantis par la Constitution.

C’est pourquoi nous avons lancé, fin juin, une initiative
pour un salaire minimum cantonal permettant de vivre décemment.
A Genève, celui-ci devrait être fixé à 4000
Fr. par mois et indexé au coût de la vie. Bien entendu,
les conventions collectives pourront toujours fixer des salaires
minimaux plus élevés par branche. Un bon moyen de
résister ensemble à la sous-enchère salariale.
Nous défendons aussi la fixation d’un revenu social
minimum qui garantisse aux retraité-e-s, aux
handicapé-e-s, aux chômeurs-euses en fin de droit, etc.,
les moyens de garantir leur autonomie financière et personnelle
par la réinsertion professionnelle et sociale. Nous nous
opposons à la privatisation des missions du service public, en
particulier de l’aide sociale.
Nous voulons enfin garantir un système de santé public
qui assure à toute la population un accès égal aux
soins et empêche le développement d’une
médecine à deux vitesses.  Pour cela, il importe
d’encourager la médecine sociale, préventive et du
travail. De même, la constitution doit encourager des primes
d’assurance maladie proportionnelles au revenu, ainsi que des
dispositions pour lutter contre la hausse du prix des traitements et
des médicaments.

DROIT AU LOGEMENT: PASSER DES PAROLES AUX ACTES

Il ne suffit pas de faire figurer le droit au logement dans la
constitution. Encore faut-il définir les moyens légaux de
le faire respecter, c’est-à-dire de le rendre imposable
aux propriétaires et aux autorités. En effet, la
pénurie de logements à loyers abordables doit être
combattue par des mesures énergiques qui permettent de placer
les besoins légitimes des habitant-e-s au-dessus des
intérêts égoïstes des propriétaires et
des spéculateurs.

•  Pas d’évacuation sans relogement des
habitant-e-s à des conditions acceptables en termes de
qualité, de surface et de loyer.

•  Quotas de logements subventionnés répondant aux besoins de la population.

•  Relance de la construction de logements sociaux par l’expropriation de surfaces privées.

•  Acquisitions accrues de terrains par l’Etat et les communes.

•  Restriction de la possibilité de construire en
propriété par étage, même en zone urbaine
ordinaire.

•  Taxation plus élevée des gains immobiliers.

•  Conditionnement strict de tout déclassement en
zone agricole ou industrielle à la construction de logements
sociaux.

• Soutien et encouragement du logement alternatif et
créatif pour permettre le développement d’un
habitat vivant : logements associatifs, coopératives, squats,
etc.

Il faut mettre fin à la politique du logement actuelle, que les
socialistes, les Verts et les syndicats ont malheureusement
acceptée en signant un protocole d’accord avec le
magistrat libéral Mark Muller, en décembre 2006.

ÉCOLOS, DONC SOLIDAIRES

La constitution doit opter pour une réduction rapide des
émissions de gaz à effet de serre, mais aussi
d’autres déchets, tout en garantissant une politique
écologiste solidaire, visant la qualité de la vie. Pour
cela, il faut rompre avec la logique du profit privé.

Priorité à la réduction du trafic automobile et
à la promotion des formes de mobilité douce – 
piétons et vélos – ainsi qu’à un
réseau efficace de transports publics gratuit couvrant
l’agglomération franco-valdo-genevoise.

L’aménagement du territoire doit aller dans ce sens:
mixité habitat/activités, voies de desserte
fermées au transit, espaces verts, zones piétonnes, etc.

Hausse des taxes d’aéroport pour favoriser le rail sur les
déplacements de moins de 1000 km. Genève s’engage
en faveur d’une baisse du prix des billets et des abonnements
CFF; promeut une politique énergétique visant à
sortir du pétrole, tout en renforçant son opposition
résolue au nucléaire et à sa relance; investit
massivement dans les économies d’énergie et la
production d’énergie propre. Elle encourage la diminution
de la quantité de déchets produits et favorise le
recyclage.

Le canton soutient la production agricole locale, notamment les
coopératives et les associations de producteurs qui entendent se
rapprocher des consommateurs-trices. Le principe de la
souveraineté alimentaire permet d’améliorer la
qualité de la nourriture, mais aussi la santé publique et
l’environnement, en réduisant le transport des aliments,
l’utilisation d’engrais chimiques et l’exploitation
des OGM. Il fait obstacle au contrôle de nos assiettes par les
firmes agro-alimentaires.

ÉTENDRE LES DROITS POPULAIRES

La constitution est la charte fondamentale qui fonde la construction du
bien commun. Elle doit garantir le plus large exercice des droits
politiques cantonaux, en solidarité avec les régions
avoisinantes.

La liberté d’expression, de réunion et de
manifestation, les droits syndicaux et de grève, doivent
être garantis contre toute atteinte de l’autorité ou
de groupes privés. Il faut assurer la pluralité de la
presse et de l’information par des subventions aux médias
sans but lucratif, au prorata de leur audience.

Quatre résident-e-s sur dix – plus encore dans le monde du
travail – sont étrangers-ères. Une constitution
démocratique ne peut que leur accorder la pleine jouissance des
droits politiques, de vote et d’éligibilité,
communaux et cantonaux. Les frontaliers-ères vaudois et
français doivent aussi être associés à des
procédures de décisions démocratiques à
l’échelle régionale.

La loi fondamentale doit bannir toute discrimination du fait du sexe,
d’un handicap, d’un état de fortune, du
chômage, de la nationalité, de la langue, de la couleur de
la peau, de la religion, de l’orientation sexuelle, etc. Tout-e
justiciable doit pouvoir faire valoir ses droits sans en être
empêché pour des raisons d’argent.

Les droits populaires en matière d’initiative et de
référendum doivent être maintenus. Il faut
renforcer les prérogatives des communes et de leurs
habitant-e-s, mais aussi des usagers-ères et de leurs
associations. En matière électorale: suppression du
quorum antidémocratique de 7%; transparence et plafonnement du
financement des campagnes politiques.

FORMATION ET CULTURE POUR TOUTES ET TOUS

La formation et la culture favorisent la libre expression et
l’épanouissement. Elles visent au développement
d’une société démocratique,
égalitaire et respectueuse de chacun-e en luttant contre les
inégalités sociales et les discriminations, en
particulier à l’égard des femmes.

L’école garantit un enseignement de qualité ouvert
à tous et toutes qui favorise la réflexion critique,
l’éveil intellectuel et la pratique collective,
plutôt que la soumission à l’autorité, le
bourrage de crâne et la compétition individuelle.

Les effectifs des classes, la pédagogie et le contenu des
programmes sont conçus pour favoriser
l’égalité des chances. La sélection par
l’échec et le cloisonnement des filières sont
combattus par des mesures appropriées. Chaque formation aboutit
à une qualification.

L’université et les hautes écoles sont gratuites.
Les bourses d’études et le logement étudiant sont
développés pour favoriser la démocratisation de
l’enseignement supérieur. La liberté
académique et l’indépendance à
l’égard des milieux économiques sont garanties.

L’augmentation des places de crèche et le
développement d’un système para- et
périscolaire de qualité permettent de concilier
études, vie professionnelle et vie familiale.

La culture n’est pas un produit de consommation de luxe à
l’image du Grand Théâtre. Ce sont des pratiques
collectives qui concernent l’ensemble de la
société. Il faut donc veiller tout
particulièrement à favoriser la pluralité et la
diversité des modes d’expression, en luttant notamment
contre la disparition des scènes alternatives genevoises.

SOLIDARITÉS SANS FRONTIÈRES

La progressivité de l’impôt, perçu selon la
capacité contributive de chacun-e, est un levier essentiel de la
solidarité. Il permet de redistribuer les ressources
nécessaires à la satisfaction des besoins fondamentaux de
tous et toutes, selon des priorités décidées
démocratiquement.

Nous défendons ainsi une taxation plus forte des gros revenus,
des grandes fortunes, ainsi que des bénéfices et des
capitaux des sociétés privées.

Il n’est pas acceptable que la richesse ne cesse de
s’accumuler à un pôle de la société,
tandis qu’une fraction croissante de la population doit se serrer
la ceinture, voire n’a plus les moyens de vivre décemment.

Contre la démagogie xénophobe, qui n’épargne
malheureusement pas certaines forces de gauche, la constitution doit
fonder une solidarité active à l’échelle de
l’agglomération franco-valdo-genevoise.

Qu’ils-elles soient Suisses, étrangers-ères
résidents à Genève ou frontaliers-ères, les
intérêts sociaux et environnementaux de
l’écrasante majorité des habitant-e-s de la
région sont les mêmes.

Actuellement, 350 méga-sociétés de transport et de
trading internationales sont installées dans le canton,
où elles jouissent d’infrastructures bancaires et
d’avantages fiscaux exceptionnels. Elles tirent des profits
colossaux du trafic du pétrole, du sucre, des
céréales, de l’éthanol, du coton, du
café, etc.

Leurs responsabilités sont ainsi directement engagées
dans l’explosion de conflits, de crises écologiques et
alimentaires au niveau planétaire. Nous devons exiger une
transparence totale de leurs activités. 


Solidaires pour construire le bien commun…

Le mouvement politique solidaritéS rassemble des femmes et des
hommes qui ont la volonté de promouvoir une
société solidaire. C’est pourquoi, nous appelons la
population à se mobiliser pour défendre ses droits et
mènerons le même combat à la Constituante.
Nous refusons d’emprisonner l’action politique, sociale et
syndicale dans le cadre de prétendues «contraintes
économiques», qui servent les intérêts des
milieux dominants.

60 ans après la proclamation de la Déclaration
Universelle des Droits humains, quelle «contrainte»
justifie que l’on ne réduise pas massivement les
émissions de gaz à effet de serre qui menacent la vie?
Quelle «contrainte» justifie la hausse du cours des
céréales qui aggrave la famine?

Quelle «contrainte» justifie l’augmentation du nombre
des working poor? Quelle «contrainte» justifie
l’essor du chômage et de la précarité,
en  même temps que le surtravail et les heures
supplémentaires? Ce sont les diktats du profit privé qui
mettent en cause le bien-êre de la majorité.

Il faut sortir de cette logique mortifère en défendant un
projet socialiste, féministe et écologiste, fondé
sur une réelle démocratie politique et économique.

L’appropriation et la gestion sociales des principales richesses
peuvent seules garantir la satisfaction des besoins de tous et toutes,
promouvoir l’égalité et lutter contre les
discriminations, en particulier à l’égard des
femmes.

L’engagement écologiste est une question de vie ou de
mort: il exige une solidarité planétaire, y compris avec
les générations futures, et implique aussi une rupture
radicale avec l’ordre économique actuel.