Paquet et bouclier fiscaux: Tango cacahuète du PS vaudois

A la suite du lancement du double référendum fiscal par
une coalition d’organisations politiques (dont
solidaritéS) et de deux syndicats (SUD et SSP), le Parti
socialiste vaudois devait définir sa position, lui qui
s’enorgueillissait d’avoir obtenu un compromis satisfaisant
sur les allègements fiscaux pour les familles (au maximum 50
francs supplémentaires par mois).

L’un des référendaires ayant
caractérisé ces concessions de
«cacahuètes», il fut beaucoup question de culture de
l’arachide durant le congrès du PS vaudois du 27
septembre. Comme à l’accoutumée, lorsque la gauche
radicale fait quelque chose sans demander préalablement la
permission à la social-démocratie, on eut droit aux
tirades sur les gauchistes irresponsables, opposés aux
pragmatiques pleins de sagesse qui font avancer les choses pour le bon
peuple. Un argumentaire déjà servi quelques jours
auparavant par le secrétaire du Parti radical, Gilles Meystre,
qui dans les colonnes de l’hebdo gratuit Lausanne Cité
s’en prenait «aux adeptes du Grand soir», saccageant
les acquis des familles et uniquement préoccupés par leur
maladive volonté d’exister à tout prix.
L’entente radicalo-socialiste fonctionne bien, puisque
Pierre-Yves Maillard entonna le même refrain, avec toutefois des
formules dignes du Grand Prix du Maire de Champignac :
«D’autres veulent faire la révolution, mais ils sont
en retard. Notre coup de pouce pour les familles est peut-être
seulement une cacahuète, comme certains le disent, mais
cacahuète après cacahuète, nous améliorons
le sort des gens.»

Pour faire semblant d’être à gauche, le PSV a
toutefois apporté son soutien au deuxième
référendum, celui contre le bouclier fiscal. Tout en
avouant quasiment officiellement que son soutien serait mou, voire nul.

«Peanuts» en quelque sorte. Un pas en avant, deux pas en
arrière, ainsi se danse le tango cacahuète de la
social-démocratie.

Heureusement, les initiateurs du double référendum
n’ont pas attendu les gardiens de zoo simiophiles du PS –
c’est bien les singes que l’on nourrit à coup de
cacahuètes, non? – pour faire campagne. Ils persistent et
signent: les cadeaux aux riches, ça suffit! Le bouclier fiscal
aussi! Et les concessions faites aux familles ne sont ni durables, ni
équitables.