Gate Gourmet

Gate Gourmet : Comment passer d'un silence complice à un silence coupable

Circulez, il n’y a rien à voir ? C’est ce que se sont évertué à dire tant, le Conseil d’Etat, la direction de Gate Gourmet que les responsables de l’Aéroport de Genève.

Pourtant, la grève de Gate Gourmet, et les mouvements de luttes qui l’on précédée ces dernières années sur le territoire de l’Aéroport, auraient dû alarmer les autorités, l’Inspection du travail. Non, chacun s’est contenté de dire, en substance que «tout ça est regrettable, mais que pour conserver les emplois en question, il faut bien consentir à quelques sacrifices». En fait, c’est pour leur bien que l’on attente aux conditions de travail des salarié·e·s !

Aucun dumping salarial, pas l’ombre d’un choix politique de dérégulation à déceler dans tout cela. Aucune volonté de minimiser les coûts de productions pour augmenter les marges de revenus au bénéfice des actionnaires. Pourtant, Les délocalisations, le non-respect et les contournements de toutes sortes de la législation et de la réglementation en usage ont gravement affecté l’emploi et précarisé la situation des travailleurs-euses. A qui donc profitent ces pratiques ? Si ce n’est à ceux qui les orchestrent, les milieux économiques et leurs affidés. La Conférence de presse récente à l’initiative du SSP a laquelle nous avons participé dénonçait non seulement les manœuvres que Gate Gourmet a adoptées pour revoir à la baisse le statut de ses employé·e·s, mais surtout comment cette pratique avérée de sous-enchère salariale n’a pas tardé à faire des émules. Cette situation nous confronte à l’absolue nécessité de traiter avec célérité et sévérité les abus patronaux, notamment en matière de sous-enchère salariale. Ce qui contraint chacun à assumer ses responsabilités.

Le monde syndical doit se fédérer pour présenter un large front de résistance. Les mouvements politiques de gauche devraient se repositionner clairement sans complaisance avec la logique économique dominante. Les autorités politiques, quant à elles, devraient garantir les respects de la législation sur le travail et faire de l’emploi et de la protection des travailleurs-euses une priorité. Le groupe parlementaire Ensemble à Gauche au Grand Conseil, auquel participent les élu·e·s de solidaritéS, n’aura de cesse d’agir en ce sens et de rappeler le Grand Conseil et le Conseil d’Etat à leurs devoirs élémentaires envers les tra­vail­leurs·euses. Il entend marteler auprès de ceux qui ont oublié cette évidence qu’être garant du bien commun est incompatible avec l’inféodation au service des intérêts d’une minorité !

 

Jocelyne Haller