Pour avoir posé une question embarrassante sur l'affaire du la Tulette

Pour avoir posé une question embarrassante sur l'affaire du la Tulette : Pierre Vanek coupable?

« Le Courrier » du 28 juin informait ses lec-teurs·trices du fait que le procureur général genevois, Olivier Jornot, avait engagé une procédure demandant au Grand Conseil genevois de voter la levée de l’immunité parlementaire dont bénéficie le député d’Ensemble à Gauche, et membre de solidaritéS, Pierre Vanek.

 

Cette information a été confirmée au Courrier par le Vice-président du parlement genevois, le député PLR Antoine Barde, mais n’a fait – bizarrement – l’objet d’aucune communication au principal intéressé qui n’a été mis au courant ni par le Ministère public, ni par la présidence du Grand Conseil, d’aucune plainte ou procédure pénale le concernant.

La levée d’immunité que recherche Olivier Jornot viserait cependant, semble-t-il, toujours selon Le Courrier, à lui permettre de traduire notre camarade devant les Tribunaux en ce qui concerne la question écrite urgente qu’il avait posé au Conseil d’Etat, en mars en lien avec le scandale des pratiques discutables en matière de PPE (propriétés par étages) à la Tulette à Cologny, qui ont vu un certain nombre de personnalités liées au monde politique genevois acquérir des appartements à des fins qu’on a pu considérer comme spéculatives.

Le Conseil d’Etat avait reconnu que les pratiques immobilières dans cette affaire étaient fort problématiques et avait initié un processus de révision de la loi pour tenter d’y mettre un terme. A signaler que la « Loi Longchamp » proposée dans ce sens avait fait l’objet d’un « assouplissement » considérable par la majorité de droite du parlement… et a été reprise dans sa teneur originale sous forme d’initiative populaire en cours.

Faisant son travail de député, Pierre Vanek avait quant à lui interrogé le Conseil d’Etat ce printemps pour lui demander notamment si, à sa connaissance, le promoteur de l’opération de la Tulette n’aurait pas récompensé des acteurs politiques favorables à ses opérations en zone de développement et si une telle situation ne justifierait pas l’ouverture d’une procédure pénale par le Ministère public.

Dans sa réponse, tout en reconnaissant des « dérives constatées » dans ce dossier, le Conseil d’Etat avait affirmé entre autres en réponse aux questions ci-dessus que «Les éventuelles infractions y relatives étant poursuivies d’office, le gouvernement considère […] qu’il n’a pas à interférer sur les tâches du Ministère public, au vu du principe de la séparation des pouvoirs».

Une invocation de la séparation des pouvoirs pour « botter en touche » la question posée, qui méconnaît, ou feint plutôt sans doute de méconnaître, le fait que la loi genevoise prévoit justement que «Toute autorité […] acquérant, dans l’exercice de ses fonctions, connaissance d’un crime ou d’un délit poursuivi d’office est tenu d’en aviser […] la police ou le Ministère public.»

Quoi qu’il en soit, pour le moment, ledit Ministère public semble penser que, dans cette affaire, c’est Pierre Vanek, dont il faut instruire le procès ! Affaire à suivre donc. PC