Les prostituées mises sur le trottoir par la Ville

Les conditions de travail des prostitué·e·s lausannoises se sont encore dégradées, au mois de mai, à la suite de l’évacuation forcée par la Municipalité d’un immeuble de salon de massage de la rue Sévelin, prétextant des «responsabilités en matière d’hygiène». La précarité de ces nouvelles conditions d’activité a amené les prostitué·e·s à résister.

Evacués en moins de trois jours, une cinquantaine de prostitué·e·s, pour la plupart migrants et vivant dans des situations précaires, se sont retrouvés devoir exercer leurs activités dans la rue, contraints d’offrir leurs prestations dans les voitures des clients ou à leur domicile. Cette mesure a détérioré encore plus leurs conditions de sécurité et d’hygiène. Ces locaux permettaient en cas de problème de trouver rapidement de l’aide dans le studio d’à côté et assuraient également des conditions minimales d’hygiènes. Dans une lettre au conseiller d’Etat Philipe Leuba, les prostitué·e·s du quartier de Sévelin ont dénoncé ces problèmes sanitaires et sécuritaires. En réponse à cette lettre, une rencontre devra avoir lieu entre Fleur de Pavé, l’association qui défend les pros­ti­tué·e·s de la capitale vaudoise, le municipal Grégoire Junod (PS) et le conseiller d’Etat Philipe Leuba (PLR). Marginaux, précaires, sans droit de vote, les pro­sti­tué·e·s sont un exemple représentatif du mépris avec lequel certaines franges de la population, immigrée par exemple, son traitées.

 

Jorge Lemos