Le canton du Jura dit oui à l'éligibilité des étrangers

Les électeurs·trices jurassiens se prononçaient, ce 28 septembre, sur une extension des droits politiques des étran-gers·ères. Il s’agissait de leur éligibilité au niveau des exécutifs communaux, à l’exception du poste de maire. Après 2 refus successifs (1996 et 2007) cette initiative parlementaire, issue des rangs du groupe Combat Socialiste-POP, a été approuvée par 54 % des votant·e·s.

 

 

Déposée en juin 2012 par le député Chrsitophe Schaffter, l’initiative visait originellement à élargir les droits politiques des étran­gers·ères en leur permettant d’accéder aux exécutifs communaux, ainsi qu’au Parlement jurassien, poursuivant ainsi la logique d’intégration des étrangers qui bénéficient depuis 1999 du droit d’éligibilité aux législatifs communaux.

Mais la Commission de la justice du parlement jurassien, déléguée pour étudier ce projet, a pensé que celui-ci rencontrerait une plus grande adhésion devant les élu·e·s et le peuple si elle écartait le droit d’éligibilité parlementaire cantonale, considérant que c’était le motif du refus qu’avait déjà connues de précédentes initiatives similaires. La commission a en outre demandé que cette modification de loi soit soumise au référendum.

 

Le Jura poursuit la voie de l’intégration

 

Précurseur du droit de vote des étrangers, avalisé dans la foulée de la création du Jura et son entrée dans la Confédération (1979), le Parlement cantonal a réservé un accueil favorable à ce projet suite à la large consultation effectuée, même si de retour en plénum le PLR et l’UDC s’y sont finalement opposés, en menant une campagne minimale autour du principe archaïque de la nécessaire naturalisation pour avoir qualité d’élu·e.

Néanmoins, la logique entamée il y a 35 ans a convaincu les Ju­ras­sien·ne·s de ses aspects positifs, surtout dans les villes qui ont majoritairement soutenu cette initiative. solidaritéS se réjouit donc de ce pas en avant dans l’extension des droits démocratiques pour les étrangers. CJP