Les Françaises ont vaincu la taxe tampon

Mobilisées depuis plusieurs mois, les féministes françaises ont obtenu l’abaissement de la TVA prélevée sur les produits de protection hygiéniques féminines. 

Le 11 décembre dernier, le suspens est tombé. Après le Sénat en novembre, l’Assemblée nationale française venait enfin d’accepter la reconnaissance des produits de protection hygiéniques féminines comme denrées de première nécessité, ratifiant une baisse de la TVA les concernant de 20 % à 5,5 %.

Menée avec un humour et des actions décomplexées qui rappellent les méthodes de la seconde vague féministes, la mobilisation contre la taxe tampon a ainsi permis de placer pendant plusieurs mois à l’agenda médiatique un phénomène toujours entâché de tabou, qui fait pourtant partie de la vie des femmes. Les premiers débats menés à l’Assemblée nationale ont ainsi vu se succéder les dissertations comparant les protections hygiéniques à la mousse à raser pour les hommes, elle aussi taxées à 20 %, une occasion de rappeler que si la mode hipster permet aux hommes de faire quelques économies de rasage, le temps n’est pas encore venu où les femmes pourront librement déambuler les cuisses ensanglantées…

 

 

Au-delà du caractère décalé de la revendication, le débat ainsi entamé permet d’ouvrir un nouveau champ de questionnement féministe autour des inégalités économiques qui touchent les femmes. Longtemps centré sur les rentrées moindres perçues par les femmes en terme de salaire, cette nouvelle focale sur les taxes spécifiques qui les touchent permet ainsi de poser la question des coûts supérieurs assumés par les femmes, qu’ils soient organisés par les pouvoirs publics ou même privés. Poursuivant sur leur lancée, les collectifs engagés dans la bataille ont ainsi initié un recueil de données permettant de montrer que le marketing genré sert aux distributeurs à facturer plus cher les produits visant les femmes que leurs équivalents masculins. Payées moins, taxées plus, ça suffit !  AS