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A lire : Hold-up sur le climat

En 2012, GRAIN, organisation internationale soutenant la lutte des paysan·ne·s et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité, publiait Hold-up sur l’alimentation. Aujourd’hui, cette association publie – avec le CETIM – un nouveau livre, Hold-up sur le climat, pour dénoncer le système agro-industriel et sa responsabilité majeure dans le changement climatique que nous vivons. Ce mardi 12 janvier à l’Hepia (Genève), une conférence de lancement a permis d’en saisir les grandes lignes. Un livre que l’on recommande largement !

L’objectif de Hold-up sur le climat est de démontrer la nécessité de prendre en compte la souveraineté alimentaire dans toute solution pérenne et juste cherchant à sortir le climat et l’écologie en général du marasme dans lequel l’humanité et notre économie capitaliste l’a plongé. L’ouvrage vise également à donner les outils aux peuples pour agir par eux-mêmes, alors que les gouvernements, particulièrement ceux qui sont à la tête des pays les plus polluants, refusent de prendre leur responsabilité pour gérer ce problème.

 

 

Un livre pour s’informer, un livre pour lutter

GRAIN a été à la rencontre de nombreux paysan·ne·s et autochtones sur le terrain, a analysé des chiffres et des rapports pour baser son livre sur des preuves solides. Ce dernier parvient sans peine à démontrer que les mouvements qui militent pour la défense de la souveraineté alimentaire, des semences et contre la dépossession des terres participent tous à la grande lutte pour la protection du climat.

De plus, face à l’agro-industrie et à ses attaques, différentes pistes sont proposées pour réagir et se battre, comme le soutien à la petite paysannerie. Il nous alerte également des fausses solutions proposées par ceux qui sont à l’origine du problème – les Exxon de l’agriculture.

Un premier chapitre de l’ouvrage permet de rappeler le lien crucial entre alimentation et climat, dénonçant avec justesse le système industriel, les accords commerciaux et l’agrobusiness qui contribuent largement à la crise climatique.

Qui dit alimentation et culture dit terres, et c’est précisément le sujet du second chapitre, mettant en lien les difficultés des petits producteurs et des paysans sans-terres face à l’accaparement des territoires (mais aussi de l’eau !) par le grand business. Ensuite, un chapitre est consacré à la lutte pour les semences, système pernicieux qui criminalise les paysan·ne·s et surexploite les terres.

Cela permet également de revenir au débat sur les transgéniques et leurs terribles conséquences. Enfin, un dernier chapitre dénonce la mainmise des grandes entreprises sur le système alimentaire, ces multinationales qui ont le pouvoir de nourrir ou affamer des populations, vendant à grand renfort publicitaire des produits néfastes pour la santé au nom du sacrosaint profit.

Changeons le système, pas le climat !

Les COP se suivent et se ressemblent mais leur pouvoir pour empêcher la destruction climatique ne fait plus illusion. De plus en plus de personnes sont fatiguées de ces simulacres d’actions et souhaitent mettre réellement la priorité sur la protection de la nature et du climat, comme l’ont prouvé les mouvements anti-COP 21 de ces derniers mois. A toutes et tous ces militant·e·s qui veulent changer les choses, ce livre apportera de nombreuses données cruciales sur la situation mondiales. Il rappellera avant tout que la protection de l’écologie passe nécessairement par une remise en cause du système économique capitaliste. Ce système qui, pour l’heure, ne favorise que le profit des plus forts au prix de la survie des plus faibles et de la destruction des biens communs.

Aude Martenot

(avec le dossier de presse du CETIM)