RIE 3

RIE 3 : NON à une véritable arnaque!

Jeudi 21 janvier, à deux mois de la votation sur la RIE 3 VD, le Conseil d'Etat vaudois a présenté une révision de la péréquation intercommunale.

Présentées à la va-vite, ces mesures ont uniquement pour but de servir d'écran de fumée. Le Conseil d'Etat joue une nouvelle fois aux apprentis sorciers en essayant de faire croire à la population vaudoise qu'il suffit de répartir différemment les pertes pour les annuler. Nous ne sommes pas dupes. Ces pertes seront lourdes et ne pourront être compensées que par des coupes dans les prestations et des hausses des impôts communaux.

D'ailleurs, au vu des réactions des associations de communes, il est loin d'être certain que le projet ficelé à la dernière minute par le gouvernement obtienne une majorité au Grand Conseil. À travers cette opération unilatérale, le gouvernement tente d'acheter le soutien – ou le silence – de nombreuses municipalités, inquiètes à juste titre de l'avenir des finances communales. Rappelons, par exemple, que lors de l'annonce du projet, Florence Germond, municipale socialiste chargée des finances de la Ville de Lausanne, estimait «incompréhensible» (24 Heures, 17 avril 2014) une baisse fiscale d'une telle ampleur.

Pour faire avaler cette potion amère, les bons docteurs Malice et Brouillard ont mis en place de prétendues «compensations sociales» pour un montant de 200 millions. En elles-mêmes, ces mesures sont souhaitables et ne seront pas soumises au vote le 20 mars. Problème: comment financer plus de prestations avec moins de recettes? Pour augmenter les allocations familiales ou les subsides aux assurances-­maladie, tout en réduisant les recettes fiscales, faudra-t-il prendre alors l'argent dans le budget pour la formation, pour le financement des hôpitaux ou pour la protection de l'environnement? Cela signifiera immanquablement de nouvelles coupes claires dans les prestations aux usagers.

Jorge Lemos