Résultats des votations genevoises du 28 février 2016

Résultats des votations genevoises du 28 février 2016 : Mesures d'austérité du premier vrai budget de la législature - un sérieux avertissement à la majorité de droite

un sérieux avertissement à la majorité de droite

Ce dimanche 28 février, nous votions à Genève sur 2 objets cantonaux issus du premier véritable budget émanant de la majorité de droite entrée en fonction fin 2013. En effet, le vote sur les deux référendums (baisses des prestations complémentaires et des subsides d’assurance maladie) lancés début 2015 par l’AVIVO et «Touche pas à mes services publics», sur lesquels solidaritéS s’est fortement engagé, montre un véritable sentiment de défiance de la population face aux économies sur le dos des plus démuni·e·s. En refusant nettement la baisse des prestations complémentaires et en faisant pratiquement jeu égal sur la baisse des subsides d’assurances maladie, les citoyen·ne·s genevois ont exprimé un soutien au maintien d’un Etat social fort et redistributeur. C’est un signal pour renforcer le mouvement associatif autour de la défense des aîné·e·s et des plus démuni·e·s!

 

 

 

Aide au logement: une défaite au goût amer

À propos de l’aide au logement, il est regrettable que la campagne n’ait pas permis de mettre davantage cet objet en avant. Il est nécessaire que les forces syndicales, associatives et politiques se mobilisent ensemble à l’avenir pour défendre en bloc à la fois les prestations, aides, services et droits des usagers·ères des services publics et le droit à un logement abordable pour toutes et tous. Dans un canton où 82 % de la population est locataire, toutes ces questions sont liées et concernent souvent les mêmes populations. Un véritable campagne unitaire couplant les 3 objets (LGL, LPCC, LaLAMAL) aurait sans doute permis d’obtenir trois victoires essentielles à la population.

 

 

 

Casernes: chantage au logement et opacité anti-démocratique

Le résultat de la votation sur la question du déménagement de l’armée de la caserne des Vernets nous enseigne plusieurs éléments. Tout d’abord, que le chantage au logement est très efficace pour éclipser les autres enjeux entourant un vote populaire. Dans un contexte de grave pénurie de logements abordables (dont la droite nettement majoritaire à Genève depuis longtemps porte pourtant la lourde responsabilité), cet «argument-choc» aura fait mouche et permis au front constitué des milieux immobiliers, de toute la droite et l’extrême-droite et du centre-gauche d’aider le Conseil d’Etat à maintenir l’armée à Genève, en échange d’une dépense somptuaire de 75 millions.

Ensuite, notre campagne, dans sa dernière ligne droite, aura au moins permis de mettre en lumière d’importants manquements démocratiques dans ce dossier. En effet, le Conseil d’Etat, malgré nos pressions, a refusé jusqu’au dernier moment de rendre publiques les conventions qui lient le canton de Genève à l’armée. Leur publication très tardive a révélé clairement que c’est une volonté explicite de l’Etat de Genève de payer 75 millions à l’armée pour que celle-ci reste ici, et non l’inverse, comme le Conseil d’Etat l’a prétendu.

Enfin, un dernier document révélé vendredi 26 en fin d’après-midi démontre que la convention entre l’armée et le Canton a été renouvelée 3 jours seulement après le début du lancement de notre référendum au printemps 2015. Ces éléments rouvrent le débat en vue de l’adoption des deux prochains crédits de plus de 50 millions.

 

 

 

Fiscalité des entreprises: la lutte ne fait que commencer

Si bien sûr, il regrettable que les citoyen·ne·s genevois continuent de tolérer des pratiques fiscales engendrant une forte inégalité devant l’impôt, il faut toutefois mettre en regard ce résultat avec celui du 30 novembre 2014 sur les forfaits fiscaux. Aujourd’hui (40,8 % contre 31 % à l’époque), 10 points de pourcent de votant·e·s en plus se prononcent en faveur de la fin de ce genre de privilèges inacceptables. La compréhension du lien entre la politique des caisses vides et les mesures d’austérité gagne donc du terrain dans l’opinion publique. Le Conseil d’Etat serait donc bien inspiré d’en prendre bonne note, notamment en vue des débats sur le projet de budget 2016 et la RIE 3 (3e réforme de l’imposition des entreprises), qui promet des pertes massives pour mieux faire des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.

 

 

Un NON à la privatisation du Musée d’Art et d’Histoire

Le score net de la votation sur le Musée d’Art et d’Histoire est une véritable victoire. Les votant·e·s en Ville de Genève ont clairement refusé ce «partenariat» avec un magnat du pétrole qui visait, à travers une convention qui n’était rien de moins qu’une véritable arnaque pour la Ville, à ouvrir l’un des plus grands musées publics de Suisse à une privatisation irréversible. La mise en échec de ce mauvais projet et la provenance problématique des fonds d’un exilé fiscal qui n’a pas hésité, en pleine campagne, à attaquer en justice l’un des derniers quotidiens indépendants (Le Courrier) pour avoir fait son simple devoir d’information, est une excellente nouvelle. C’est un avertissement à l’endroit des défenseurs des «partenariats public-privé» qui ne doivent pas se substituer à des politiques publiques financées par l’impôt!

Extraits du communiqué de solidaritéS Genève

 

 

Résultats genevois sur les objets fédéraux

 

Nous nous réjouissons spécialement du non genevois très net à l’initiative de «mise en œuvre» de l’UDC, signe que la population genevoise n’a pas cédé aux sirènes xénophobes voulant instaurer une justice à deux vitesses.

Le non au 2e tunnel du Gothard vient s’ajouter à une liste de signaux envoyés par la population genevoise en faveur de la fin du tout-routier et confirme qu’il faut désormais investir dans des transports d’avenir. Quant à la mise en échec de l’initiative réactionnaire du PDC, cela démontre à la fois la légitimité du combat pour le mariage pour tous, mais aussi le ras-le-bol des politiques d’asséchement des caisses publiques.

Finalement, malgré son refus, le score honorable de l’initiative contre la spéculation sur les denrées alimentaires est un indice que le travail de dénonciation du rôle de la Suisse dans l’accumulation de profits indécents sur le dos des plus pauvres de la planète commence à payer.