Tessin : «L'Etat ferme les écoles, nous voulons les garder ouvertes!»

Mercredi 23 mars dernier, les enseignant·e·s tessinois·e·s ont mené une grève «à l’envers». Alors que le Conseil d’Etat avait décidé cette année de rendre férié cette journée, veille des vacances de Pâques, ils·elles ont décidé de se rendre normalement en classe. Pourquoi s’opposent-ils·elles à ce «jour de congé» supplémentaire? D’abord et surtout, parce qu’il ne s’agit pas d’un cadeau de la part de l’Etat, mais bien d’un congé imposé en guise de compensation contre les coupes prévues dans le budget 2016: blocage des annuités, réductions linéaires de la masse salariale et coupes dans les hauts salaires, notamment. Les enseignant·e·s se mobilisent contre l’austérité et ses effets sur l’école, alors que le Tessin investit déjà environ 20 % de moins dans l’éducation par rapport à la moyenne suisse.

Diminuer les salaires et fermer les écoles? La politique du canton ne suscite pas uniquement la colère du personnel concerné, mais aussi des élèves et de leurs parents, premiers touchés par la dégradation des prestations. Les familles devraient s’arranger par leurs propres moyens pour pallier à la fermeture des établissements scolaires. Avec des difficultés plus importantes pour les familles à faibles revenus, bien entendu.

Après avoir passé la matinée en classe, consacrée à la réflexion sur le système scolaire, plus de mille personnes ont manifesté à Bellinzone. Enseignant·e·s, élèves et familles réunis contre les coupes dans l’éducation prévoient une nouvelle journée de mobilisation au mois de mai. GW