Exclure l'huile de palme de l'accord de libre-échange avec la Malaisie
Le 19 mai, une pétition lancée par le Bruno Manser Fonds, munie de 20 000 signatures, et soutenue par plusieurs associations paysannes et d’aide au développement, a été remise au Conseil fédéral. Elle exige que l’huile de palme soit exclue de l’accord commercial en cours avec la Malaisie.
C’est sous la houlette de la Suisse qu’a commencé le sixième tour des négociations entre la Malaisie et l’Association européenne de Libre-Echange (AELE). Selon les aveux du Conseil fédéral, le «point le plus sensible» de ces négociations concerne l’huile de palme.
Les plantations de palmistes voient le jour au mépris de la forêt pluviale et de ses populations. Dans le seul Etat malais du Sarawak, on a enregistré au moins 80 plaintes par lesquelles des populations locales ont intenté des actions judiciaires contre de grandes plantations. Malgré cela, la Suisse se fournit toujours en huile de palme essentiellement en Malaisie.
Les plantations de palmistes de ce pays se sont très fortement étendues au cours des dernières années et dépassent aujourd’hui la superficie de la Suisse. L’accord entraînerait une réduction des droits de douane sur l’huile de palme, et donc une baisse du prix de cette matière première. Pour la Malaisie, cela constituerait une incitation à défricher encore davantage de forêts pluviales.
La pétition demande au Conseil fédéral d’exclure l’huile de palme de l’accord et de le conditionner à la ratification des conventions internationales réclamées par le parlement. Contrairement aux attentes des Chambres, la Malaisie n’a à ce jour ratifié ni les pactes de l’ONU sur les droits de l’homme ni les huit conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Réd.