Tisa

Tisa : Notre monde n'est pas à vendre

Samedi 8 octobre, plusieurs militant·e·s de solidaritéS ont fait le déplacement à Berne pour participer à la manifestation nationale contre l’Accord sur le commerce des services, plus connu sous l’acronyme: « TiSA ».

Regroupé·e·s  derrière notre énorme banderole «Non à la privaTiSAtion du monde» qui a fait le tour des médias le lendemain, nos militant·e·s sont venus garnir une Place fédérale remplie d’une foule déterminée à dénoncer les dégâts sociaux et environnementaux que pourraient provoquer l’application de cet accord international. Syndicats, ONG, organisations politiques, associations humanitaires ainsi que de nombreux citoyen·e·s ont ainsi répondu à l’appel de la coalition Stop Tisa Suisse qui avait organisé un rassemblement malheureusement quelque peu statique… Néanmoins, après avoir diffusé des milliers de tracts bilingues et épuisé leur stock de journaux, les militant·e·s de solidaritéS, habitués à battre le pavé et ne désirant pas rester figés sur place, ont décidé de se joindre à d’autres collectifs pour une manifestation spontanée dans les rues de la capitale, entonnant bruyamment avec les camarades suisses alémaniques, un certain: «À ceux qui veulent privatiser le monde – le monde répond RÉSISTANCE» jusqu’à en perdre la voix.

La présence de plus d’un millier de manifestant·e·s pour un sujet pour le moment très méconnu, y compris dans les sphères militantes, est ainsi un signe plus qu’encourageant pour de futures mobilisations contre ces accords négociés dans la plus grande opacité. Sachant que la Suisse joue un rôle plus qu’actif dans l’aboutissement de l’accord TiSA et que si elle n’a pour l’instant pas accès aux négociations sur l’accord TTIP (Europe & Etats-Unis) ni sur le CETA (Europe & Canada), son affiliation est en préparation, nous sommes par conséquent plus que jamais concernés par ces accords désastreux. Selon nos dernières informations, le calendrier des négociations a été accéléré et il semblerait que l’objectif des négociateurs soit d’arriver à un accord d’ici à la fin de cette année. Seule une mobilisation populaire pourra les en empêcher. Il est par conséquent décisif et urgent de créer ou renforcer les organisations cantonales Stop Tisa notamment dans le canton de Vaud, Genève et, dernièrement, Neuchâtel pour coordonner cette lutte internationale à l’échelle locale en construisant et en impulsant par « en bas » un véritable front de résistance face aux dictats des multinationales et leurs mépris des droits démocratiques, environnementaux et sociaux.

Jorge Lemos


Non à l’accord sur le commerce des services (TiSA)!

Pour le maintien des droits démocratiques contre la puissance de l’argent

Sous pression  des plus grandes multinationales, les accords de TiSA visent purement et simplement à dynamiter le secteur des services: santé, formation, énergie, agriculture, transports, communications, services informatiques, courrier postal, services financiers, etc., tout doit être soumis à une libéralisation forcée et accélérée.

L’accord TiSA méprise les droits démocratiques de chaque citoyen·ne et érode la souveraineté des Etats. Ceux-ci pourraient, en effet, être attaqués devant des tribunaux arbitraux par des multinationales s’ils s’aventuraient à vouloir maintenir certaines régulations sociales ou environnementales. Incontestablement, un traité comme TiSA entraine de graves atteintes aux droits démocratiques et confère une toute-puissance inégalée aux transnationales.

Le gouvernement helvétique, sous la houlette du conseiller fédéral Johann Schneider-Amman participe activement aux négociations sur TiSA. La Suisse accueille nombre de sièges de ces entreprises et, à travers ses gouvernements (cantonaux comme fédéral) et leur politique fiscale, ce pays fait la cour aux transnationales.

L’Etat suisse ne combattra pas le pouvoir des multinationales. Seule une très forte pression de la population suisse et internationale pourra mettre en échec l’accord TiSA, comme ce fut le cas il y a une dizaine d’années pour l’Accord général sur le commerce des services (AGCS). […]

Extraits du tract de solidaritéS


En Europe, manifestations contre les accords TTIP et CETA

Le 17 septembre  était une journée de mobilisation européenne contre les accords TTIP (anciennement TAFTA) et CETA, qui organisent les marchés transatlantiques avec les Etats-Unis pour l’un et le Canada pour l’autre. D’un mécanisme similaire à TiSA, mais ne se limitant pas aux services, ils représentent aussi une catastrophe sociale et environnementale de grande ampleur.

La plupart des grandes villes ont connu des mobilisations sous une forme ou une autre. Fait notable, en Allemagne 350 000 personnes sont descendues dans la rue dans des manifestations décentralisées à Berlin, Hambourg, Cologne, Francfort, Leipzig, Stuttgart et Munich. L’Autriche aussi connaît un véritable mouvement social contre ces traités puisque 25 000 personnes ont exprimé leur opposition dans les rues de Vienne, Linz et Salzbourg, alors que des rassemblements se tenaient à Graz et Innsbruck.