Prise d'otage chez Bell

Prise d'otage chez Bell : Le groupe Coop refuse toute négociation

Près de 100 postes de travail vont disparaître chez Bell suite à la fermeture d’une des deux usines à Cheseaux-sur-Lausanne. Bell annonce 95 millions de bénéfices pour 2015 tandis que le groupe Coop en annonce 416 millions. solidaritéS soutient le combat des salarié·e·s concernés.

Les conditions de travail de l’industrie alimentaire sont déjà difficiles. C’est le cas dans d’autres entreprises du groupe comme Hilcona à Orbe qui tourne 24 h/24 sans qu’il s’agisse d’un service prioritaire. Dans cette branche, le personnel voit ainsi ses plannings se modifier très régulièrement et ses cadences augmenter. S’il connaît l’heure d’entrée à l’usine, il ne sait pas quand il en ressort. Comble de l’indécence, le conseil d’administration de Bell a décidé d’une augmentation des dividendes en début d’année.

Le syndicat Unia a organisé un rassemblement devant l’usine à Cheseaux-­sur-­Lausanne afin de protester contre la délocalisation d’une centaine de postes à Oensingen (SO) et le refus de la direction du groupe d’ouvrir des négociations avec le syndicat alors que plus de de 70 salarié·e·s l’avaient mandaté. Sur place environ 80 personnes étaient présentes en comptant les travailleurs et les soutiens comme solidaritéS. Sur les pancartes tenues par les employé·e·s on pouvait lire «Les spécialités vaudoises en danger. Les emplois aussi!» ou encore «Aujourd’hui, elle est moins Bell la vie».

Il s’agit d’une prise en otage, ni plus ni moins. Une prise en otage des travailleurs·euses car Bell ne donne aucune garantie sur leur replacement. Les places de travail dans la boucherie sont insuffisantes pour replacer tout le monde. Une prise en otage aussi des consommateurs·rices car cette restructuration ne leur bénéficie pas. Au contraire, l’augmentation de la productivité va gonfler les bénéfices et les dividendes du groupe et ne va pas se répercuter sur les prix. Une prise en otage encore des producteurs·rices qui vont devoir couvrir les importants frais de transports de leur marchandise. Une prise en otage enfin de la collectivité qui va devoir payer pour l’impact de cette stratégie au niveau écologique et social. Les travailleurs·euses se retrouveront à la charge d’une collectivité qui maîtrisera encore moins ce qu’elle produit et consomme.

Il est invraisemblable que les organisations syndicales soient obligées de se battre pour la simple application du cadre légal comme ce fut le cas à Nissan International dernièrement. Ces groupes n’ont pas peur de se mettre hors-la-loi pour augmenter leur marge de profit. Il est invraisemblable que le Service de l’emploi n’intervienne pas pour contrôler l’application du cadre légal et croie trop souvent aux belles promesses des employeurs.

Sébastien Schnyder