Grèce

La lutte continue

Tandis que les armateurs grecs continuent à expatrier leurs millions vers la Suisse, les travailleuses-eurs s’enfoncent dans la pauvreté à cause des 4 mémorandums.

Le besoin de Schäuble de faire une démonstration de force avant les élections en Allemagne s’ajoute à l’exacerbation des tensions entre les grandes puissances autour du marché bancaire grec et international, entre autres à cause de leur l’incapacité d’évaluer la probabilité d’une nouvelle crise ou d’une croissance durable.

Encore une fois ce sont les plus démuni·e·s qui sont appelés à passer à la caisse. L’estimation actuelle du ministère des finances parle d’un objectif de 5 milliards d’économies par année, montant qui dépasse largement les visées d’excédents primaires fixés par le 2e mémorandum (3,5 % du PNB).

Pour y arriver, le revenu exonéré d’impôt devra descendre à 500 euro, les retraité·e·s verront leurs allocations baisser, le dimanche ne sera jour férié qu’au bon vouloir de grands commerçants, et les familles endettées n’auront quasiment plus la possibilité de sauver leur maison de l’insatiabilité des «soumissionnaires certifiés».

Face à ces impasses et malgré la fatigue et les contradictions, le tour de force de la classe ouvrière le 17 mai dernier, lors d’une grève générale, était impressionnant. 48 heures dans les ports et 24 dans tous les autres secteurs avec une participation massive et une présence aux manifestations dans toutes les villes. A Athènes les travailleuses d’Estée Lauder, et des femmes de ménage ont carrément embrasé les mobilisations. Médecins, employé·e·s des voiries et travailleurs pakistanais, dont certains ont été abattus récemment par Aube Dorée, ils et elles étaient tous là pour montrer qu’ils et elles n’ont pas encore dit leur dernier mot.

Dimitris Daskalakis