Féminin-Masculin

Féminin-Masculin : Être LGBT en Russie - Une oppression quotidienne

Une oppression quotidienne

Le vendredi 23 juin, solidaritéS Vaud organisait un café politique intitulé «Etre LGBT en Russie: état des lieux d’une oppression quotidienne». Dans la salle surchauffée de la Fraternité à Lausanne, une trentaine de personne étaient rassemblées afin d’en savoir plus sur la situation des personnes LGBTIQ en Russie au regard des camps de torture en Tchétchénie.


Gustave Deghilage

Pour les intervenant·e·s, les atrocités en Tchétchénie s’inscrivent dans la lignée d’une politique homophobe de l’Etat russe qui se renforce chaque année, sous des formes de plus en plus épouvantables. Existe-t-il en Russie une volonté politique claire de favoriser et de renforcer la haine homophobe dans la société, allant jusqu’aux meurtres et persécutions massives? Quels sont les mécanismes juridiques qui permettent de légaliser la discrimination des minorités sexuelles?

Ekaterina Koksharova, chercheuse, et Roman Sorokine, militant trans*, entre travail académique et récit d’expérience personnelle, ont permis de mieux appréhender les raisons et conséquences d’une telle déferlante de haine homophobe. Les persécutions des personnes LGBTIQ en Russie s’inscrivent dans le contexte particulier d’un régime autoritaire et conservateur cherchant à créer un «ennemi de l’intérieur» afin de légitimer ses pratiques réactionnaires. Un des points forts de la soirée a été l’intervention vidéo de l’activiste lesbienne russe Sacha Dvanova, exilée en France. Cette dernière nous a présenté les stratégies de la communauté LGBTIQ française qui accueille les Russes fuyant les persécutions. Dans un témoignage émouvant nous exhortant à la lutte et à la solidarité, elle a décrit la réalité des personnes persécutées par un Etat homophobe, ainsi que les moyens mis en œuvre par la communauté pour se mobiliser.

Pour conclure, Mehdi Kunzle, vice-président du comité de VoGay, a présenté la plateforme No Camps. Celle-ci, qui a notamment pour objectif de récolter des fonds pour aider les personnes persécutées à sortir de Russie, a fourni des pistes d’action concrètes. En leur reversant les 300 francs récoltés au chapeau durant la soirée, nous avons pu contribuer à la lutte de la société civile et de la communauté LGBTIQ russe, qui, sur le terrain, se démène pour sauver ses membres. 300 francs ce n’est pas grand chose assurément, mais dans une urgence telle où des personnes sont torturées avec la complicité d’un des Etats les plus puissants du monde, tenter d’agir même très modestement est une nécessité. MM

Pour soutenir les efforts de la communauté LGBTIQ russe: nocamps.ch