Après Calais, la police s'attaque à la «jungle» de Bruxelles

Fermer la jungle de Calais et en expulser les migrant.e.s, militariser les frontières, construire des murs et des barbelés à travers l’Europe n’a pas amélioré la survie de milliers de demandeuses et demandeurs d’asile, bien au contraire. Comme dans le parc Maximilien de la capitale belge, où les méthodes policières sont au rendez-vous pour empêcher le campement de migrant·e·s qui stagnent dans l’attente de passer vers l’Angleterre.

Care4Calais

Depuis plusieurs semaines, comme en septembre 2015, des centaines de migrant·e·s sont contraints de s’abriter dans le parc Maximilien en attendant l’occasion de traverser vers le Royaume Uni. Seule la solidarité de militant·e·s bénévoles permet de garantir les conditions de vie minimales (nourriture, hygiène, etc.). Avec l’arrivée de l’humidité et du froid, les réfugié·e·s contractent des maladies respiratoires et de la peau. Et pas question de monter une tente, immédiatement arrachée par la police qui patrouille tous les jours.

Le résultat d’une politique de contrôle

Parmi les migrant·e·s du parc, un bon nombre a fait escale à Paris ou Calais avant d’être repoussé plus au nord à cause des opérations policières et du démantèlement de la «jungle». Le système de contrôle élaboré par l’Europe montre une fois de plus son absurdité. En effet, les réfugié·e·s ne peuvent pas demander l’asile en Belgique, par crainte d’un renvoi vers l’Italie (premier pays où elles·ils ont mis le pied et où leurs empreintes ont été prises, souvent de force) au nom du règlement Dublin. Alors les exilé·e·s restent là, oscillant entre le parc et la gare, dans l’attente d’une opportunité de passage.

Depuis des semaines, encouragées par les autorités, les forces de l’ordre multiplient les intimidations, le harcèlement et les arrestations dans le parc. Des dizaines de réfugié·e·s se sont ainsi retrouvés en centre de rétention. Mais si le parc Maximilien se vide temporairement, beaucoup de migrant·e·s reviennent rapidement, n’ayant nul par d’autre où aller.

«Pas de Calais à Bruxelles»

Au cours de plusieurs rassemblements organisés depuis mi-­septembre par les collectifs de défense des droits des migrant·e·s, des centaines de militant·e·s se sont indignés contre ces rafles et ces expulsions. Les logiques de surveillances sécuritaires, toujours plus restrictives, qui détruisent les possibilités d’entrée légale en Europe et produisent les situations de grande précarité dans lesquelles sont aujourd’hui enfermés les migrant·e·s y ont été largement dénoncées, de même que la politique du gouvernement belge à l’encontre des réfugié·e·s.

Aude Martenot