Nettoyeurs·euses des bâtiments de l'Etat
Nettoyeurs·euses des bâtiments de l'Etat : STOP à une sous-enchère salariale scandaleuse!
Depuis quelques années, l’Office des bâtiments (OBA) du Canton de Genève, qui dépend du Département des finances, a opté pour la sous-traitance du nettoyage des bâtiments publics à des privés, une pratique introduite à des fins d’économie au mépris de ses conséquences sociales.
L’attribution de ces mandats à des entreprises pour un temps, puis leur re-soumission périodique, conduit à une sous-enchère salariale institutionnalisée, dans un secteur où les avantages compétitifs découlent surtout de la compression des charges de personnel.
En visant à susciter des offres de plus en plus «avantageuses», l’Etat exerce une pression à la baisse des salaires et à la dégradation des conditions de travail dans un des secteurs d’activité les plus précarisés, parfois au détriment de travailleurs âgés.
En 2015, l’émission RTS Mise au point, traitant des travailleurs pauvres, évoquait le sort de nettoyeurs du Cycle d’Orientation. Leurs salaires étaient passés de 3800-4000 francs brut à 3100-3300 francs, les condamnant à l’aide sociale. L’enquête avait suscité des réactions indignées. Or des nettoyeurs du Cycle d’Orientation de l’Aubépine et de l’Ecole de culture générale de Staël ont reçu des avis de licenciement pour fin 2017, après plusieurs années de travail dans ces écoles, parce que des entreprises concurrentes avaient remporté la nouvelle soumission de l’OBA.
Lorsqu’une entreprise licencie en raison de la perte d’un mandat de l’Etat, il est difficile pour ses employé·e·s licenciés de retrouver une embauche à des conditions équivalentes. Ils doivent se résigner à des salaires horaires à la baisse – le nouvel employeur ne tenant souvent pas compte de leur ancienneté –, voire à un emploi à temps partiel qui ne permet pas de cotiser au 2e pilier.
En plus des difficultés endurées par les travailleurs concernés et leurs familles, l’Etat finira donc par sortir d’un côté, en prestations sociales, ce qu’il aura voulu économiser de l’autre, par la sous-traitance. Sans compter que les élèves et enseignant·e·s comme les autres usagers·ères des bâtiments publics, devront se contenter de locaux moins bien entretenus, tant il est vrai que la compression des salaires et la dégradation des conditions de travail finissent par déboucher sur une baisse de qualité des services.
C’est pourquoi Ensemble à Gauche, d’entente avec les syndicats concernés, vient de déposer une résolution «Pour la réintégration au sein de l’Etat du personnel de nettoyage des bâtiments publics».
Jean Batou