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CFF : En lutte pour une meilleure CCT
La convention collective de travail (CCT) du personnel des CFF est une référence en Suisse. Sa détérioration donnerait le feu vert au patronat pour s’attaquer aux autres sociétés de transport et à d’autres secteurs.
Rassemblement à Lausanne, lundi 18 juin 2018
Depuis l’ouverture des négociations de la nouvelle CCT, la direction des CFF campe sur un plan de hausse de productivité, de baisse de salaires, de réduction du nombre de jours de congé, et un affaiblissement de la protection contre les licenciements. Cela malgré les énormes sacrifices déjà consentis par les travailleuses et les travailleurs ces dernières années, notamment avec le programme d’économies RailFit 20/30.
L’acceptation de ce programme constituait déjà un gros pas en arrière pour les droits et les conditions de vie des employé·e·s, et une belle victoire pour la direction. Une victoire qui fait qu’aujourd’hui elle se sent pousser des ailes et revendique davantage.
2 – 0? Pas question
Le 18 juin, plus de 1400 cheminot·e·s ont manifesté à travers la Suisse contre l’arrogance de la direction, à l’appel du Syndicat du personnel de transports (SEV). À Lausanne, 400 personnes ont défilé derrière une banderole qui affichait «Le recul social ne se négocie pas, il se combat – des cheminot·e·s mobilisé·e·s pour une bonne CCT». On comptait aussi 300 manifestant·e·s à Olten, 350 à Zurich, 150 à Berne, 100 à Genève.
Pour les cheminot·e·s qui ont manifesté leur opposition, il n’est pas question de laisser passer ces mesures. Le personnel est prêt à lutter contre les propositions de la direction, qui signifieront la suppression des garanties salariales obtenues lors des dernières négociations ; contre les attaques sur les congés payés, notamment des plus de 60 ans, alors que le travail est toujours plus dur et que le recours à une retraite anticipée est de plus en plus fréquent ; et contre la remise en cause de la semaine de cinq jours et des protections contre les licenciements économiques.
À Lausanne, Bruno Ryf, président de la section Service Technique Romandie, rappelait dans son discours que certain·e·s employé·e·s temporaires travaillent 12 jours d’affilée, y compris les samedis et dimanches, et jusqu’à 12 heures par jour! Un rythme de travail qui pourra s’appliquer à l’ensemble des salarié·e·s de l’ex-régie fédérale, si les propositions de sa direction sont acceptées.
Ce mépris des travailleurs et des travailleuses va de pair avec la libéralisation du marché du transport en Suisse (ouverture à la concurrence de lignes régionales, arrivée de Flixbus, etc…), qui crée davantage de concurrence et d’insécurité pour le personnel comme pour les usagers et usagères.
La lutte de toutes et tous
La lutte du personnel des CFF, qui a un poids considérable en Suisse, mérite d’être soutenue par toute la gauche et par tous les secteurs du mouvement syndical. En cas de défaite, les répercussions seront importantes sur tous les secteurs, le rail étant un des piliers de l’économie capitaliste suisse. Le travail des cheminot·e·s est par ailleurs essentiel au transport des marchandises dans tout le pays et au déplacement toujours croissant de la population. Si le choix de la grève appartient au personnel et à son syndicat, la gauche doit être prête à s’investir et les soutenir avec toutes ses forces et sans excuses. DD