Vers la grève

Vers la grève : Violences contre les femmes*, ça suffit!

Les violences contre les femmes continuent en Suisse. De quoi mobiliser pour une grève nationale le 14 juin 2019.

Rassemblement de soutien aux victimes des violences sexistes, GenÃve, 8 août 2018

Des mobilisations locales contre les violences sexistes

Au cours des dernières semaines, de violentes agressions contre les femmes ont bouleversé plusieurs villes de Suisse. À Genève, dans la nuit du 8 au 9 août, une femme a été brutalement agressée par un groupe d’hommes au sortir d’une boîte de nuit. Quatre femmes sont venues à son secours avant d’être elles aussi tabassées. Les cinq femmes ont été grièvement blessées, la première n’étant sortie du coma que vendredi dernier. Une semaine après, plusieurs participantes de la Street Parade de Zürich ont été victimes de harcèlement, dont une qui a subi un traumatisme crânien.

À la suite du drame du 8 août, un rassemblement a eu lieu à Genève à l’appel de solidaritéS et d’autres organisations, dont la Marche mondiale des femmes, le 2e Observatoire et L’Escouade. Environ 250 personnes se sont mobilisées pour dénoncer les violences machistes, mais aussi le harcèlement, le féminicide et toute autre forme de violence subie par les femmes*. D’autres rassemblements ont suivi dans d’autres villes, à l’appel des JSS. Lausanne a rassemblé une centaine de personnes à la Palud et soulevé la nécessité d’occuper l’espace public durant cette année féministe qui aboutira à la grève des femmes* le 14 juin 2019. Parmi les interventions, d’autres thématiques ont été évoquées, comme l’oppression subie par les minorités de genre.

L’élan de solidarité généré par les mobilisations collectives a permis de libérer la parole d’autres femmes, qui se sont confiées à nos militantes. Celles-ci souhaitent mettre en lumière le problème du sexisme structurel et en finir avec la banalisation de la violence et du harcèlement. Elles ont raison: il est temps de faire du combat contre ce fléau une priorité politique nationale!

La nécessité d’un appel à une grève féministe nationale

Ces violences ne sont pas des faits divers, mais le stade suprême du sexisme ordinaire et structurel de notre société patriarcale. Que ce soit au travail, à l’école, dans la famille, ou l’espace public, les femmes* sont quotidiennement discriminées. Ces discriminations s’inscrivent dans un système de domination qui s’applique à toutes les sphères de la vie sociale et définit le rôle des femmes*, mettant en échec tout espoir d’égalité.

37 ans après l’inscription du principe d’égalité dans la Constitution et 27 ans après la grève des femmes, ces dernières descendent toujours dans la rue pour exiger l’égalité. On ne doit pas quémander des miettes, mais s’attaquer à la racine du problème en brisant les chaînes de domination. Celles-co concernent non seulement les hommes et les femmes, mais aussi les femmes entre elles, l’émancipation de toutes passant par la fin de l’exploitation des plus vulnérables.

Nous plaidons pour un féminisme inclusif, qui défende les femmes* contre toute oppression de genre, de classe, de race et d’autres antagonismes propres au capitalisme, qui établissent des hiérarchies et distribuent des privilèges. Aujourd’hui encore, les femmes sont majoritaires dans les métiers aux salaires les plus bas et touchent les retraites les plus précaires. Elles assurent généralement seules le travail domestique qui n’est ni reconnu ni rémunéré.

Les mouvements féministes à l’échelle internationale nous rappellent l’urgence de lutter pour nos droits. Il est primordial que nous employions tous les moyens de lutte que nous avons à disposition, en particulier les mobilisations collectives et la grève. En attendant le 14 juin 2019, rendez-vous à Berne le 22 septembre, à la manifestation pour l’égalité et contre les discriminations.

1/4
Une femme sur 4 a subi des violences psychiques, physiques et/ou sexuelles graves en Suisse.
22
femmes en moyenne sont tuées par leur partenaire actuel ou leur ex-partenaire chaque année en Suisse.
76,8%
des femmes ont subi «des violences psychiques et un contrôle coercitif par une personne proche au moins une fois dans leur vie adulte» en Suisse.
62%
Des filles entre 15 et 17 ans ont été victimes de violences sexuelles en Suisse.

Source: «Violence domestique – feuille d’information 9», Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes, août 2018.