Vers la grève

Vers la grève : Contrats précaires et sexisme au travail - Y en a marre!

Y en a marre!

En Suisse, 60% des femmes actives connaissent une forme de précarité dans leur travail. Cette situation doit changer. Toutes* en grève le 14 juin 2019!


Pierrre M.

Lina est arrivée en Suisse en 2016. Elle a été engagée en contrat temporaire de durée indéterminée, un contrat qui lui garantissait 20 heures de travail par semaine pour un salaire de 15,70 francs de l’heure. Après quelques mois, elle a demandé un congé de deux semaines pour se marier à l’étranger. En réponse, l’entreprise a mis fin à son contrat, en précisant qu’elle n’avait qu’à reprendre contact à son retour.

Lina n’a naturellement pas été payée durant cette période. De retour en Suisse, elle a repris son travail. Puis, alors qu’elle était enceinte, elle a dû arrêter de travailler en raison de complications liées à sa grossesse. L’entreprise l’a licenciée au motif qu’elle n’avait plus besoin de ses services. Ne pouvant bénéficier ni de l’assurance perte de gain maladie ni de l’assurance maternité, Lina s’est retrouvée sans revenus dès le mois de janvier 2018. Aujourd’hui, près de quatre mois après la naissance de son enfant, elle vient d’obtenir des prestations complémentaires pour familles (PC familles).

Lina n’est pas la seule travailleuse à connaître la précarité et le licenciement pendant la grossesse et la maternité en Suisse. 60% de femmes actives travaillent à temps partiel, dont 20% qui y sont contraintes. Par ailleurs, 66% des personnes touchant un bas salaire – c’est-à-dire un salaire mensuel en dessous de 4343 francs à 100% – sont des femmes (OFS, 2012). La situation des femmes migrantes est plus difficile encore.

La précarité des travailleuses en Suisse n’est pas une fatalité, mais le produit d’un système qui les exploite. Pour que cette exploitation cesse enfin, nous devons nous mobiliser! En attendant la grève féministe en juin prochain, rendez-vous à Berne le 22 septembre pour une manifestation nationale en faveur de l’égalité et contre les discriminations.

Isabelle Smekens