Penser, étudier, contester, s'émanciper

L’échec de la lutte contre la hausse des taxes n’a pas signé la fin du combat à l’Université de Fribourg. Deux collectifs veulent faire souffler un vent contestataire sur le canton et au-delà.


Camille Cantone

En octobre 2017, la rectrice de l’Université de Fribourg (UniFR) annonçait une augmentation massive des taxes pour les étudiant·e·s et leur introduction pour les doctorant·e·s. Une situation qui permet aux membres du rectorat et du gouvernement fribourgeois de se délecter de quatre millions de francs (moins de 2% du budget de l’Université pour 2018). Leur arrogance n’est aucunement ébranlée par le fait que la précarité économique des étudiant·e·s croît en Suisse et que beaucoup de doctorant·e·s, dont le travail est déjà mal rémunéré, sont aussi salarié·e·s de l’Université. Cerise sur le gâteau: fin août 2018, le Tribunal fédéral rejetait le recours déposé par des doctorant·e·s en droit de l’UniFR, qui questionnaient la légalité de l’introduction de taxes d’études pour les doctorant·e·s.

 

Pour une université digne de ce nom

Mais les valeurs bourgeoises et néolibérales incarnées par le rectorat et le gouvernement ne satisfont heureusement pas tout le monde. Preuve en est la création récente, à l’UniFR, du Collectif autonome politique (KAP) et d’un groupe syndical, affilié au Syndicat des services publics (SSP). Avec des organisations issues d’autres cantons, les deux collectifs travaillent à la formulation de revendications radicales, au niveau national. Contre une université marquée par une hiérarchie conservatrice et élitiste, ils se battent pour une éducation accessible, critique et émancipatrice, libre des intérêts capitalistes. Contre la précarité et l’exploitation du travail des doctorant·e·s, des postdoctorant·e·s ou des chargé·e·s de cours, ils défendent des conditions de travail et de salaire dignes.

Ursula Rouge
Renseignements: SSP-Fribourg.