Hongrie
Hongrie : La «loi esclavage» contestée dans la rue
Depuis décembre, des milliers de personnes se sont réunies dans les rues du pays pour contester les politiques antisociales du Premier ministre Viktor Orbán.
En Hongrie, depuis le 12 décembre 2018, des manifestations regroupant des milliers de personnes (15 000 le 16 décembre) contestent une loi imposée en force par les députés du parti national-conservateur de Viktor Orbán, le FIDESZ. Cette loi permet aux employeurs d’exiger jusqu’à 400 heures supplémentaires par an, soit deux mois de travail, payables à échéance de trois ans. Ce même jour, le Parlement a aussi accepté une « réforme » de la justice, mettant celle-ci totalement sous la coupe du gouvernement.
Au-delà de la « loi esclavage », tous les partis d’opposition (gauche, libéraux, écologistes et extrême droite) contestent la mainmise du FIDESZ sur l’ensemble des aspects de la vie publique.
Ainsi, le 17 décembre, deux députés écologistes ont été expulsés manu militari de la télévision publique MTVA par des agents de sécurité. Ils s’y étaient rendus (suivant, 62 ans plus tard, l’exemple des manifestant·e·s du 23 octobre 1956 à Radio Budapest) pour lire une pétition demandant l’abrogation de la « loi esclavage » et l’indépendance des médias publics. Un troisième parlementaire, molesté, a dû être hospitalisé.
Le 5 janvier 2019, à l’appel des syndicats et des partis d’opposition, 10 000 personnes ont manifesté à Budapest. Des actions sont prévues en janvier (grèves dans les administrations et les entreprises appliquant les nouvelles normes). 2019 s’annonce donc comme « l’année de la résistance » à Viktor Orbán (qui était d’ailleurs présent, le 1er janvier, à l’investiture du président brésilien Jair Bolsonaro).
Hans-Peter Renk