Un projet pour une laïciété démocratique

La Loi sur la laïcité de l’État (LLE) viole des droits fondamentaux, laisse une forte marge d’arbitraire au Conseil d’État et inclut des dispositions bien peu «laïques» comme l’extension de la «contribution ecclésiastique». Le tout sur fond d’arguments islamophobes. Le non s’impose le 10 février.

Même parmi les partisan·e·s du oui à la LLE, il y a des critiques. Par exemple, les trois Églises «historiques» genevoises sont hostiles aux interdits concernant les signes religieux qui ciblent l’islam. D’autres contestent les mesures «préventives» en matière d’ordre public. Mais ils·elles appellent au oui, au prétexte qu’«il faut bien une loi» ou par attachement à telle disposition, concernant les aumôneries des prisons ou l’enseignement du «fait religieux» par exemple.

Les référendaires ont appelé au non pour déficeler le «paquet» constitué par la loi, annuler ses aspects liberticides et reprendre ensuite des éléments acceptables. Dans ce sens, EàG a déposé, avec l’aval de la coordination référendaire, un projet de loi alternatif, qui écarte les aspects inacceptables de la LLE pour en reprendre ou préciser d’autres, en introduisant aussi des règles sur la non discrimination des salarié·e·s.

Ce texte législatif nouveau (à lire sur eag-ge.ch), perfectible par les travaux parlementaires qu’il entraînera, permet à chacun·e de rejeter la LLE sans arrière-pensées, en fournissant une base concrète pour remettre ces questions sur le métier en apportant des réponses susceptibles de rallier une nouvelle majorité. En cas de oui à la LLE, malheureusement possible, ce projet pourra servir de trame pour amender la LLE dans le sens d’une conformité au droit supérieur. PV