Argentine

Argentine : Le combat pour le droit à l'avortement continue

Le pays du pape François a raté son rendez-vous avec l’Histoire, le sénat ayant rejeté la semaine dernière le projet de loi légalisant l’avortement, pourtant accepté en juin dernier par les député·e·s.

Depuis 2005, le mouvement argentin «campagne nationale pour le droit à un avortement légal, sûr et gratuit» demande que soit donné aux femmes le droit de disposer de leur corps à travers l’accès à l’éducation sexuelle, à la contraception et à l’avortement. Le projet de loi déposé par ce mouvement pour la septième fois a bien failli aboutir, ayant été accepté l’année dernière par la chambre des député·e·s. Cela aurait été une victoire pour le droit des femmes, dans un contexte où l’avortement a été à plusieurs reprises refusé à de très jeunes adolescentes et où les conditions déplorables des avortements clandestins sont régulièrement dénoncées. Hélas, c’était sans compter sur l’obscurantisme conservateur des sénateurs·trices, qui ont refusé le texte.

La campagne pour le droit à l’avortement a su créer une convergence des luttes en regroupant des mouvements de défense des droits des femmes et des LGBTIQ+, des partis politiques, des syndicats et des organisations sociales. La semaine passée, des centaines de femmes se sont réunies devant le Congrès à la suite de l’annonce du résultat du vote. Brandissant leurs foulards triangulaires verts, hommage aux «grand-mères de la Plaza de Mayo», et bien que dépitées par la réponse donnée par le Sénat, elles n’abandonnent pas la lutte. Comme chaque année, le 8 mars, elles soumettront au parlement argentin un projet de loi légalisant l’avortement.

La médiatisation de ce vote a permis d’ouvrir un débat dans toute l’Amérique latine. En Argentine, en cas de nouveau refus, la possibilité d’un référendum a été évoquée.

Delphine Rumpczyk