Uni de printemps 2019

Uni de printemps 2019 : LES FEMMES À L'AVANT-GARDE DES LUTTES

Notre septième Université de printemps s’est tenue du 17 au 19 mai 2019 à Vaumarcus (Neuchâtel).

7e université de Printemps de solidaritéS

Les attaques et menaces réactionnaires se multiplient aux niveaux local, régional et international, malgré des résistances populaires. Dans ce contexte de tension entre une profonde résignation et un enthousiasme imprudent, il est plus que jamais nécessaire d’avoir des espaces comme notre Université de printemps où l’on peut articuler nos expériences de luttes, et reprendre de l’énergie. À ce niveau, l’objectif a été très largement atteint, puisque environ 150 militant·e·s et sympathisant·e·s ont participé à ce weekend.

Deux plénières nous ont permis de débattre de la vague de grèves féministes, ayant débuté en Argentine en 2016, pour s’étendre jusqu’à la Suisse le 14 juin prochain! Plus largement, l’orientation et la place des mouvements féministes, ainsi que leur degré d’autonomie vis-à-vis des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier étaient au centre des discussions.

Un large spectre de problématiques

Les ateliers ont permis d’élargir et d’approfondir les échanges de points de vue, sur l’état de la gauche en Amérique latine, la menace du fascisme à l’échelle internationale (en particulier au Brésil), la place des mouvements et du syndicalisme étudiant dans nos luttes – notamment dans le contexte des grèves pour le climat, ou encore l’histoire des luttes ouvrières et féministes en Suisse.

Les orientations des luttes syndicales ont également fait l’objet de discussions animées. Parmi les sujets qui ont été débattus, citons encore les dimensions politiques des espaces culturels ; la nécessité, à l’heure où les mouvements féministes s’élargissent, d’y développer un orientation anticarcérale et antirépressive ; l’urgence climatique et notre capacité à y répondre par une rupture avec le mode de production capitaliste ; la nécessité de placer une lutte anti-raciste conséquente et sans compromis au cœur de toute politique émancipatrice ; la nécessité, également, de ne pas considérer les questions LGBTIQ+ comme étant de second plan. Enfin, la question de l’espace public et des luttes urbaines a également fait l’objet de discussions approfondies.

Des luttes à articuler

Un élément ressort d’une manière transversale: faisant suite aux analyses féministes sur le travail reproductif, il est impératif de ne pas considérer «l’usine» comme le seul lieu de la conflictualité. En découle la nécessité de considérer plusieurs espaces de lutte, non pas comme une multiplication de micro-luttes séparées les unes des autres, mais au contraire s’intégrant à un système d’ensemble. Parmi ces espaces, il faut bien évidemment citer celui de la sphère reproductive, mis en avant par la vague de grèves féministes. Mais l’on peut également penser aux revendications pour le droit à la ville, et pour la défense de nos espaces de vies et de nos communs.

Alors, reprenons la lutte dans nos collectifs, organisations ou comités, et à l’an prochain pour poursuivre les débats!

Anouk Essyad