L’Usine 5 doit rester !
Samedi 10 h 30, centre ville de Neuchâtel. Des militant·e·s, étudiant·e·s, artistes, comédien·ne·s, réfugié·e·s, retraité·e·s et enfants, au féminin comme au masculin, s’affairent à découper, visser, agrafer, peindre, coller des morceaux de carton au milieu de la Place Pury. Ensemble et contre l’avis des autorités, ils et elles érigent une usine de trois mètres de haut, faite de carton, symbole de leur droit d’exister et du droit de toutes et de tous à la ville.
Ils et elles dénoncent l’expulsion des locataires de l’Usine 5 à Serrières. L’ancienne usine Suchard, vestige de l’histoire industrielle et ouvrière neuchâteloise, abrite actuellement des projets culturels et sociaux: l’AMAR, le Théâtre Tumulte, l’atelier U-Zehn, le centre portugais Benfica, des ateliers d’artistes et des petites entreprises. La « friche » industrielle est menacée de destruction. Mené par Implenia et Credit Suisse, le projet de réaménagement du quartier consiste à raser et à reconstruire logements, parkings et surfaces commerciales. Porté par la Ville et/ou des privés, le projet semble ne jamais se concrétiser : depuis 10 ans, on évacue des bâtiments qui, à l’heure actuelle, sont encore debout… et vides.
Les plans ne sont toujours pas validés, et il est à craindre que l’évacuation ait pour conséquence de laisser un bâtiment vide des années encore. La « logique » capitaliste aura détruit les derniers restes d’un quartier ouvrier et populaire pour le laisser, cette fois-ci, réellement en friche.
Irène Blanc Nicolas Soguel