Lutte contre le harcèlement de rue
Lutter contre le sexisme partout, à chaque instant
Toutes les organisations, y compris celles de la gauche politique et syndicale, sont imprégnées par le sexisme qui domine notre société. La lutte contre le sexisme est donc un combat de chaque instant.
C’est pourquoi nous refusons que la parole des victimes soit mise en cause ou décrédibilisée, comme nous rejetons le silence complice qui entoure généralement les affaires de harcèlement. Ce n’est pas en ignorant les enjeux du sexisme, sous prétexte de ne pas décrédibiliser les organisations auxquelles nous tenons, que nous en viendrons à bout.
Dénoncer une justice du Far West, comme l’ont fait certains syndicalistes en réaction à la mise en cause de l’un des leurs par plusieurs femmes, est intolérable. La présomption d’innocence n’est pas en cause, mais nous n’oublions pas que trop d’affaires ont été enterrées au nom de la confidentialité, ceci afin de protéger l’image de collectifs ou de personnes visées par des plaintes, plutôt que la personnalité et le bien-être des plaignantes.
Parler demande du courage dans un monde où la société, la justice, la police ne sont pas d’abord du côté des femmes ou des personnes trans et queer. En tant qu’organisation féministe, nous nous devons de défendre les victimes et d’être de leur côté. Comme le disent les féministes hispanophones : « yo si te creo » – « moi, je te crois ». C’est pourquoi nous encourageons que toute la lumière soit faite sur les actes de harcèlement dénoncés en décembre dernier au sein du mouvement syndical genevois et apportons notre soutien total et déterminé aux plaignantes. Nous espérons vivement que cette affaire sera traitée dans la transparence, et ceci dans le respect des femmes qui l’ont dénoncée.
Françoise Nyffeler, Claire Martenot & Aude Spang
