Échos d’un 1er mai en voie de déconfinement

Au vu des restrictions décidées par le Conseil fédéral, la Suisse a connu un 1er mai plutôt discret. Diverses mobilisations ont tout de même eu lieu dans différentes villes. Tour d’horizon.

1er Mai 2020, Lausanne

Lausanne  Dans la capitale vaudoise, la mobilisation s’est déroulée aux balcons à l’appel des centrales syndicales, mais aussi dans la rue, anticipant la dynamique développée par la suite par les partisans de l’Appel du 4 mai. Des militant·e·s de solidaritéS et d’ailleurs ont défilé dans le centre-ville par groupe de trois ou quatre, à pied, à vélo ou en voiture. Sur les pancartes étaient mis en avant le refus de faire payer la crise aux travailleurs·euses et l’exigence de protéger l’intégralité des salaires et de revaloriser les revenus des professions en première ligne de la crise, très féminisées. Des revendications en matière de droit de grève et d’interdiction des licenciements étaient également visibles, de même que des appels au renforcement des moyens alloués aux systèmes sanitaires publics. 

Si l’accueil des passant·e·s a été positif, on ne peut pas en dire autant des forces de police lausannoises qui se sont empressées de bloquer ces actions, provoquant des rapprochements inutiles et dangereux sur le plan sanitaire. Sans aucun mandat, les agents ont menacé d’investir le local de solidaritéS pour y saisir le matériel d’amplifications sonore. Cette réaction disproportionnée marque une volonté de contraindre toute forme de contestation sociale dans la période actuelle. Elle souligne l’importance de poursuivre la réappropriation de l’espace public pour défendre nos droits ainsi que nos revendications écosocialistes, féministes et solidaires dans une période propice aux dérives antisociales et autoritaires. PC

1er Mai 2020, Genève, banderoles

Genève  Pour célébrer la fête du travail malgré les mesures de semi-confinement, les syndicats ont organisé pour la presse un parcours pour faire entendre des témoignages de travailleurs et travailleuses frappé·e·s par la pandémie. Le parcours a débuté devant l’Hôpital, s’est poursuivi à la zone piétonne du Mont-Blanc où une employée domestique licenciée au début de la crise a été entendue, a rejoint les quais avant de s’achever sur l’île Rousseau, où des discours ont été tenus. En arrière-plan des orateurs·trices, accrochées sur le pont du Mont-Blanc, flottaient des banderoles des partis de gauche, des collectifs pour la Grève féministe et de la Grève du climat ou encore des représentant·e·s des stagiaires des organisations internationales. AM

1er Mai 2020, Bâle

Bâle  En dépit de l’interdiction cantonale, une manifestation militante réunissant plusieurs centaines de personnes a eu lieu dans le respect des précautions sanitaires. Les manifestant·e·s, la plupart masqué·e·s, marchaient à distance les un·e·s des autres. 

La police n’est pas intervenue durant le trajet mais a procédé à des interpellations en fin de parcours, verbalisant 45 personnes d’une amende de 150 francs pour rassemblement supérieur à 5 personnes. Une incarcération aurait également eu lieu. 

Tiré du site de BFS et Alterpresse 68.info

1er Mai 2020, Zurich

Zurich   La ville a été décorée avec des bannières et des peintures murales s’opposant aux mesures d’austérité, aux coupes sociales et à la précarité. Tandis qu’une quinzaine d’employé·e·s du service public s’étaient réuni·e·s par groupe de cinq devant l’Hôtel de Ville à midi pour exiger de meilleures conditions de travail, notamment pour les puériculteurs·trices et les soignant·e·s, la police zurichoise a immédiatement dispersé ce rassemblement par la force, procédant à des contrôles d’identité des manifestant·e·s et même de passant·e·s aux alentours. Des personnes ont été arrêtées pour avoir collé une affiche avec du ruban adhésif.

Tiré du site de BFS