Un nouveau lieu pour de nouvelles luttes à l’Amar !

Depuis 2016, des militant·e·s s’attellent à faire vivre le Lieu Autogéré Multiculturel d’Accueil et de Rencontres (l’AMAR). L’association et le territoire d’entraide et de défense collective que nous avons mis sur pied arrivent finalement dans des locaux garantis à moyen terme. L’AMAR déménagera à Coquemène pour 5 ans dès cet été.

Manifestation pour la culture, Neuchâtel, 30 décembre 2019
Manifestation pour la culture, Neuchâtel, 30 décembre 2019
L’AMAR

L’AMAR s’est d’abord constitué autour d’un manifeste fait de liberté, d’auto-organisation et d’entraide. Nous avons débuté par l’occupation d’une maison à la rue de la Main. La ville, propriétaire, nous en a délogé et a maintenu ces locaux vides jusqu’à aujourd’hui. Nous avons dû alors occuper des places publiques pour nos bouffes pop’ puis le bord du lac avec notre caravane zébrée pour nos permanences juridico–aministratives et nos activités sociales, ludiques ou sportives. Une première victoire a été de recevoir des locaux désaffectés pour deux ans à La Coudre. Leur destruction pour en faire un parking a constitué le motif de notre troisième déménagement vers les usines désaffectées de Sugus.

La Ville lâche enfin des locaux fiables

Aujourd’hui, l’AMAR vit ses derniers jours en ces lieux, car Implenia et Crédit Suisse ont jeté leur dévolu sur notre quartier, qu’ils qualifient de friche, pour en tirer profit par l’expulsion des classes populaires. Ils portent un méga-projet de barres de PPE, de parking souterrain et de supermarché, qui devrait sortir de terre et nous chasser. Nos années de luttes nous ont permis de gagner un accord avec la Ville pour qu’elle nous mette à disposition des locaux adaptés, dans les anciens locaux du Cercle espagnol, toujours à Serrière.

Cette installation pérenne est nécessaire parce qu’il est important de maintenir les liens tissés avec les habitant·e·s du quartier. De plus, dès 2018, les priorités de défenses collectives ont été profondément chamboulées par l’installation du Centre fédéral de Perreux à Boudry. Confronté à l’approche policière et brutale du droit à la protection internationale, le Centre a fait état de plusieurs manquements. Il est ainsi toujours plus important d’avoir un espace libre, où les personnes peuvent venir s’entraider sans contrôle étatique et fomenter des stratégies de défense collective face aux procédures expéditives de la police migratoire suisse.

Dimitri Paratte