Bordeaux en luttes

Un exemple à suivre pour la gauche radicale française

Si les élections municipales ont été décevantes pour la gauche radicale, elles ont aussi été marquées par le résultat de la liste « Bordeaux en luttes », qui a obtenu 11,7 % des voix au premier tour et trois sièges au second. 

Bordeaux en luttes - Philippe Poutou

Ce résultat est remarquable puisque Bordeaux est une ville bourgeoise où la gauche radicale n’a jamais réalisé que des scores marginaux.

La liste « Bordeaux en luttes » s’est formée suite à l’appel d’un collectif de syndicalistes et de gilets jaunes à construire un « mouvement citoyen écologiste et solidaire » pour les municipales. Le NPA a rejoint l’appel avec Ensemble ! et la France Insoumise qui, contrairement à la ligne nationale, a choisi de ne pas rejoindre la liste d’Union de la Gauche. La liste a été portée par la personnalité de Philippe Poutou, localement reconnu pour ses luttes à l’usine de Blanquefort, et a réuni des figures du milieu militant, à l’image d’Antoine Boudinet, un jeune gilet jaune mutilé par la police en décembre 2018.

« Bordeaux en luttes » a présenté un programme social, démocratique et écologique, avec un discours de classe contestant le pouvoir de la bourgeoisie bordelaise. La liste a choisi de se maintenir au second tour contre la droite, mais aussi contre la liste EELV-PS-PCF qui a finalement pris la mairie. 

Malgré les appels au « vote utile » pour la liste d’Union de la Gauche, elle a conservé au second tour 80 % des voix réunies au premier, montrant qu’il est possible de construire une alternative populaire à l’alternance au pouvoir des partis de la classe dominante.

Laurent Ripart  militant du NPA