Palestine

Un nouvel assassinat de journaliste par Israël

La journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh a été assassinée d’une balle dans la tête par l’armée israélienne alors qu’elle portait un casque et un gilet pare-balles flanqué du mot Presse. Elle est loin d’être la première journaliste tuée par l’armée d’occupation.

Funérailles de Shireen Abu Akleh
Funérailles de Shireen Abu Akleh, Jérusalem, 13 mai 2022

Shireen Abu Akleh a été assassinée alors qu’elle accomplissait sa mission – celle d’informer – dans le camp de réfugié·e·s de Jénine, soumis à des raids quotidiens de l’armée d’occupation israélienne. Cette journaliste est une figure phare de la chaîne panarabe Al-Jazeera et était connue de dizaines de millions de téléspectateurs·trices, notamment pour sa couverture de la seconde intifada (2000-2005). 

Lors de la cérémonie de son enterrement à Jérusalem, sa ville d’origine, les porteurs de son cercueil ont été la cible des attaques des policiers israéliens armés de matraques, qui arrachaient également les drapeaux palestiniens des manifestant·e·s.

Le même jour de la mort de la journaliste est survenu le meurtre d’un adolescent de 16 ans, Thaer Maslat – dixième enfant cette année – par l’armée d’occupation israélienne et le lendemain la destruction d’une résidence d’une famille palestinienne à Jérusalem-Est, laissant 35 personnes sur le carreau. 

Cet assassinat n’est donc pas un phénomène isolé, il s’inscrit plus globalement dans le système ultra-répressif de l’État raciste et colonial d’Israël. Selon les travaux de la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah, près de 40 % des hommes de Cisjordanie ou de la bande de Gaza ont été détenus entre 1967 et aujourd’hui. 

Quelques jours après le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh, les Palestinien·ne·s commémoraient le 15 mai la Nakba, ou « catastrophe », 74 ans après la création de l’État d’Israël qui a contraint plus de 700 000 d’entre eux et elle à l’exode forcée. Quelque 5,7 millions de réfugié·e·s palestinien·ne·s sont réparti·e·s entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie, selon l’ONU.

Le caractère d’apartheid, raciste et colonial d’Israël et sa politique mortifère qui l’accompagne doit approfondir notre solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour sa libération et son émancipation.

Joe Daher