Le service public crie stop aux coupes!
Le 2 octobre, environ 15000 personnes ont défilé à Lausanne pour dénoncer le programme d’austérité prévu par le Conseil d’État. Les syndicats et les employé·es de l’État se mobilisent!

La manifestation du 2 octobre n’a pas seulement permis aux employé·es des services publics vaudois d’exprimer leur mécontentement face aux mesures d’austérité, elle a également offert aux syndicats l’occasion de mesurer leurs forces et leur capacité de mobilisation.
La participation à cet événement a été massive, puisqu’elle a même surpassé l’affluence au plus fort de la lutte pour l’indexation des salaires des fonctionnaires en 2023!
Partie de Montbenon, la manifestation s’est dirigée vers la Place du Château et a fait trembler les murs du siège du Conseil d’État. Les syndicats ont dénoncé le mépris gouvernemental, l’implémentation abusive du «bouclier fiscal» par l’exécutif vaudois, ainsi que les baisses fiscales imposées par la majorité de droite au Grand Conseil. Toutes ces décisions n’avantagent que les plus riches au détriment des caisses de l’État et des services essentiels pour la population. Elles s’inscrivent dans une tendance plus large de démantèlement des services publics et d’enrichissement injuste des plus fortuné·es et des grandes entreprises. En opposition à cette politique mortifère, les salarié·es s’organisent sur leurs lieux de travail pour faire barrage à la vague austéritaire et pour défendre leurs conditions de travail.
La santé mise à mal
Le programme d’austérité prévoit des coupes de dizaines de millions de francs pour la santé. Ces mesures impacteront fortement les hôpitaux régionaux, les EMS et les soins à domicile, déjà sous pression à cause de financements insuffisants et d’une concurrence féroce avec le secteur privé. En août dernier, plus de 2000 personnes ont manifesté à la Vallée de Joux pour dénoncer les coupes dans son Pôle Santé (PSVJ). Si cela persiste, la région risque d’être transformée en désert médical! Pourtant, la santé est un droit que le Conseil d’État et la majorité de droite ne doivent pas ôter aux personnes habitant loin des villes.
Les enseignant·es en colère
Du côté de l’enseignement, la mobilisation est également forte. Déjà au printemps dernier, 500 enseignant·es de l’école primaire sont descendu·es dans les rues pour montrer leur colère face à la détérioration de leurs conditions de travail: accumulation d’heures supplémentaires non-reconnues, engagements trop souvent en CDD, besoin de plus temps pour la gestion de classe, épuisement et augmentation du stress. Les coupes budgétaires ne feront qu’empirer cette situation désastreuse.
Pour l’école secondaire, les choses ne s’annoncent pas meilleures. Depuis des décennies, le gouvernement sert de plus en plus la ceinture sur les enseigant·es du secondaire. En ce sens, les directions générales de l’enseignement (DGEO et DGEP) ont annoncé récemment la suppression des heures de décharge professionnelle de fin de carrière, pourtant essentielles pour éviter l’épuisement au travail en lien avec l’âge. En addition, la ponction de 0,7% sur les salaires du personnel de l’État détériora encore plus le travail des enseignant·es. Depuis les annonces du Conseil d’État, de nombreux comités s’organisent sur les écoles afin de mobiliser les enseignant·es dans la lutte.
Le travail social en crise
Quant au travail social, l’austérité aggravera la crise dans laquelle ce milieu est plongé depuis des années. Au début de l’année, les employé·es de ce secteur se sont mobilisé·es avec l’aide du Syndicat des services publics (SSP) pour pointer du doigt la pénurie de personnel, les insuffisances salariales et les difficultés que rencontrent les travailleur·ses sociaux·ales.
Bien que la situation soit très alarmante, le Conseil d’État méprise les revendications du personnel. En effet, le secteur sera le plus affecté par les coupes avec une diminution de 66 millions de francs! La hauteur de ce montant est injustifiable au vu de la crise du secteur et mettra encore plus à mal des services qui sont de plus en plus sollicités par la population vaudoise.
En route pour la grève!
Face aux attaques contre les services publics, le mépris du Conseil d’État et la colère montante des salarié·es, les syndicats appellent à une grande assemblée générale du personnel fin octobre pour discuter de la suite de la mobilisation.
solidaritéS soutient la mobilisation du service public et les efforts des syndicats. Nous appelons donc tou·tes les employé·es des services publics à participer à cette assemblée et à agir par tous les moyens, dont la grève, pour faire reculer le gouvernement!
Ce n’est pas aux travailleur·ses des services publics de payer le prix des cadeaux fiscaux du Conseil d’État aux plus riches et du scandale du bouclier fiscal!
Ph. K.