Le pétrole flambe et le ciel va en enfer
Le pétrole flambe et le ciel va en enfer
La bourse saffole, le prix du pétrole grimpe et dépasse la barre des 40 USD le baril. Cest, aux dires des économistes néolibéraux, très mauvais pour léconomie. Pourquoi cette hausse leur parait-elle si nuisible? Parce-quelle signifierait le début de la fin du pétrole facile et donc bon marché. Non, nous répondent lobservatoire des ressources pétrolières basé à Genève. Pour eux, les variations actuelles sont purement conjoncturelles. Défaut de stock, surconsommation provisoire (sic) au USA, situation imprévisible en Irak, etc… Bref rien que le comportement usuel dun système économique basé sur le capitalisme financier dont le guide suprême est le système psychopathe appelé «la bourse». Pour les experts spécialistes du pétrole rien ne serait à craindre avant 10 ans. Là, effectivement, les ressources faciles devraient être en voie de disparition.
Les géologues confirment que des réserves à 40 USD le baril, selon les conditions dexploitation actuelles, il ny en a plus tellement. Par contre des réserves à 100 USD le baril là il y en a énormément. Si de plus, on considère dautre forme de ressources en hydrocarbures, là franchement, il y a pléthore. A commencer par le bon vieux charbon, certes toujours très sale mais très abondant. Ce nest pas là une raison pour se rabattre sur le nucléaire qui bien que présentant moins de risques démission de gaz à effet serre, constitue une véritable agression contre les générations a venir. Mais, au-delà, il existe également dautres sources dont les volumes sont gigantesques: des réserves pour des siècles en y mettant le prix.
Donc pas de chance, nous ne serons pas contraints de rompre avec le régime déconomie de gaspillage faute de combustible. Par contre latmosphère, doù provient loxygène nécessaire à brûler tout ces carburants, est lui toujours unique et il ny a absolument aucun espoir de lui trouver des produits de substitution, même en grattant très profondément. Ce bien commun unique est en voie de destruction sauf à considérer quune atmosphère de type Vénusienne soit vivable. Venus a un régime atmosphérique dont l énorme effet de serre conduit à des températures au sol de lordre de 500 degrés Celsius. Avis aux amateurs. Question à cent balles: pourrait-on à produire de lénergie à partir de composés carbonés sans quasiment rejeter de loxyde de carbone? Comme il sagit dun problème technique sans aucune incertitude théorique fondamentale, la réponse est bien évidemment oui. Mais, tout aussi évidemment, cette solution à son coût. Sachons que certaines expériences ont déjà été faites dans ce sens. Une direction de recherche technologique intéressante consiste notamment à réinjecter le carbone dans une cavité ayant contenu la source dénergie fossile. Une fois encore dans ce type de recherche on peut craindre de gros obstacles de la part des milieux économiques.
Que peut-on dire de façon objective de limpact de notre production de gaz à effet de serre sur notre atmosphère? Une chose est claire et incontestable, la teneur en dioxyde de carbone est aujourdhui 4 fois supérieure au maximum qui ait existé dans la période préindustriel. On peut également dire que jamais une période de réchauffement post-glacière na connue des taux de variations aussi énorme. On est dans ce domaine dans un rapport de 1 à 1000! De plus on peut affirmer que, si brutalement, nous stoppions toute émission de CO2, il faudrait un centaine dannée, pour obtenir une décrue significative des teneurs en gaz carboniques.
La conférence de Kyoto proposait des réductions de lordre de 5% (faut-il rire?) des volumes de rejet et ceci encore selon les pays. Comme à leur habitude les USA, premiers pollueurs toutes catégories, refusent de ratifier ce traité. Pour les Etat-Uniens seul compte ce qui se passe à New-Work. Donc seul un ouragan capable de raser cette ville y compris Wall-Street pourrait amener la maison blanche et le congrès à considérer la question de la gestion de la planète bleu dans une perspective a plus long terme et non plus limitée au seul intérêt de leur classe possédante.
Bref, en ce domaine, comme dans bien dautre, nous sommes dans une sorte dimpasse due à lincurie des grandes bourgeoisies mondiales qui ne veulent rien savoir de lintérêt général, de la survie de lhumanité. Leur seule vue a long terme est au mieux le confort de leur progéniture quils croient pouvoir assurer en perpétuant un système inique dont leurs descendants seraient les bénéficiaires. Mais quel être humain pourrait prétendre gagner dans une atmosphère Vénusienne. En contre-poids de cette grande bourgeoisie mondialisée quy a-t-il? Peu de chose en somme: une classe moyenne complice parce quelle croit partager une partie des marrons ou du moins se mettre à labri par cette attitude de vassalité; des syndicats divisés par secteur et nations. Bref peu de chose qui puisse prendre en compte le caractère planétaire de la question. Rien donc, si ce nest peut être le mouvement altermondialiste qui par nature se positionne au niveau mondial.
De surcroît, le gigantesque lobby de lautomobile, dont dépendant une grande partie de lindustrie actuelle, force les populations trop souvent complice par leur passivité à conduire ces cercueils à roulettes qui produisent la majeur partie du dioxyde de carbone rejeté dans latmosphère. Des transports publics collectifs (TCP) ou individuels publics (TIP)1? Mais vous ny pensez pas, cest la mort de léconomie libérale, cest le chômage de masse. Non, décidément nous ne pouvons plus nous permettre de réfléchir en nous basant sur les préceptes du productivisme néolibéral.
Jacques SILBERSTEIN
- Un TIP est un automate de transport pour une à quatre personne qui parcoure un trajet à la demande dun individu dans un espace géographique bien délimité en complément des transports publics collectifs. Ce système nexiste pas encore. Mais il ne faut jamais désespérer.