En Suisse contre l’extrême droite

En Suisse contre l’extrême droite

Genève 27 avril: contre Le Pen, 1200 jeunes dans la rue


Une petite semaine après le choc du 1er tour des présidentielles françaises plus d’un millier de jeunes anti-lepénistes se sont retrouvés auto-convoqués – à la manière de la Critical Mass – à la place Neuve. La foule a manifesté, sous un soleil radieux, dans les rues marchandes bondées du centre ville, faisant une étape, sous surveillance policière, devant le Consulat de France et a terminé dans le parc des Bastions, entraînée par la musique des Legroupe.



Le monument des Réformateurs a été recyclé en corde d’étentage par les banderoles suspendues. Les calicots, pancartes et les slogans abondamment scandés ont contribué à faire de cette manifestation-cri une vraie fête. Ce n’est qu’un début, la lutte contre le fascisme, la xénophobie et le racisme nécessitera d’autres mobilisations et de nombreuses forces…


Marie-Eve TEJEDOR

Genève 7 mai: Meeting avec la LCR


Devant une centaine de participant-e-s, la soirée est ouverte par Jean Batou, pour solidaritéS, qui insiste sur la nécessité de construire une gauche anticapitaliste en phase avec les mobilisations sociales, notamment dans la jeunesse. Puis, Marie-Eve Tejedor insiste sur l’exigence d’intensifier les débats de fond au sein de la nouvelle génération. Ensuite, Bernard Némoz et Maryse Creveau donnent des indications sur le renforcement de la LCR en Haute-Savoie et dans l’Ain, et insistent sur les liens établis avec solidaritéS en Suisse. Enfin, Léonce Aguirre, membre de la direction nationale de la LCR analyse le mouvement contre Le Pen, après le 1er tour, ainsi que la résistance nécessaire aux projets de la droite. La soirée s’achève par un débat nourri avec la salle.



(os)

Neuchâtel 8 mai: Conférence avec Jo Lang (Alternative Socialiste Verte Zoug)


Le débat, organisé par solidaritéS, a tourné autour de l’émergence de courants national-populistes et xénophobes dans toute l’Europe. Ceux-ci ont des spécificités, qui plongent leurs racines dans l’histoire propre de chacun des pays concernés. En ce qui concerne la Suisse, Jo Lang a mis en évidence les éléments suivant:

  1. L’UDC a su rassembler sous le même toit tout le conservatisme suisse, à la fois d’origine protestante et catholique. Le discours de l’UDC est pratiquement celui de la Suisse officielle des années 40-70, d’avant l’offensive mondialiste néo-libérale et de la remise en cause des mythes helvétiques. C’est quasi les manuels scolaires des années 50, récités à voix haute.
  2. Trois courants au moins sont venus renforcer l’UDC:
    • Les conservateurs catholiques traditionnels, déboussolés par l’évolution du PDC et de l’église.
    • Les nouveaux riches, ou qui aspirent à le devenir , qu’on trouvait notamment dans le parti des automobilistes.
    • Les courants populaires xénophobes, qui avaient voté pour l’Action Nationale/Démocrates suisses.
  3. La nouvelle UDC suisse-romande est plus marquée par l’extrème-droite et moins par l’ancrage national mythique propre à Blocher. Elle renoue avec les traditions très réactionnaires des Libéraux romands des années 30 et de l’immédiat après-guerre. Le contexte français et le discours lepéniste – immigration/insécurité/déclin – leur fournira un catalogue d’arguments prêts à servir.


Une alternative solidaire anti-xénophobe au discours sécuritaire doit être ancrée socialement et s’appuyer sur la défense des couches les plus défavorisées, premières victimes de la modernisation libérale. L’existence d’une gauche de gauche en Suisse romande doit permettre de ramener la question sociale au centre du débat politique.



Henri Vuilliomenet