Restituer la ville à ses habitants: contribution de Christian Ferrazino

Restituer la ville à ses habitants: contribution de Christian Ferrazino

Fin août Christian Ferrazino nous a annoncé sa
décision de ne pas se porter candidat pour une troisième
législature à l’exécutif en Ville de
Genève, pour des raisons tant personnelles que politiques. Il a
affirmé son souhait, auquel nous travaillons: «que la
gauche combative dans le canton de Genève dépose des
listes communes aux élections municipales de 2007 et que
l’échec des élections cantonales puisse être
dépassé.» Il a dit aussi que, sans être
candidat, il participerait toujours et encore à nos combats.
S’agissant du bilan de l’«Alternative»
majoritaire en Ville de Genève, il a critiqué «le
manque de cohésion et de sérénité dans les
relations entre membres de l’exécutif d’une part et
entre l’exécutif et le Conseil municipal d’autre
part.» En relevant que: «Ce constat a toutefois
été monté en épingle par la droite
politique, appuyée par certains médias. En effet, les
autorités municipales ont développé depuis plus de
7 ans, des réalisations et des projets de qualité.»
Sa contribution et celle du département dont il est –
toujours! – en charge, ont sans aucun doute joué un
rôle déterminant dans ce constat positif. A ce sujet, nous
reproduisons ici quelques extraits d’un document de travail
transmis cet été aux groupes de l’Alternative
portant sur le bilan de son action.  (réd)

Priorité à la mobilité douce

La politique de la municipalité, sous l’impulsion de
Christian Ferrazino, a consisté à rendre une partie de
l’espace public à la population, quitte à
réduire l’emprise des voitures. Pour restituer davantage
de vie, développer davantage d’échanges humains
dans les quartiers, certaines rues ont été rendues aux
piétons, soit une quinzaine de rues depuis 1999. Notamment la
rue Leschot, la rue Vignier, la rue Patru, la rue des Maronniers, la
rue de la Flèche, la rue de la Chapelle, la rue Dumas, la rue
Masbou, la rue Dizerens, la rue du Môle, la rue Beaulieu, la rue
du Lac, etc. […]

La réalisation de telles mesures est d’autant plus
nécessaire que la circulation individuelle motorisée
crée des nuisances sonores de plus en plus difficiles à
supporter pour les résidant-e-s de la ville, ainsi qu’une
pollution de l’air, qui s’aggrave constamment. Toutefois,
sur ces deux questions, les compétences municipales ne
permettent pas de trouver de véritables solutions et il incombe
manifestement aux cantons et à la Confédération de
prendre des mesures de santé publique pour limiter enfin et de
manière massive l’afflux des véhicules individuels
motorisés dans les agglomérations et cela au
bénéfice des transports publics et de la mobilité
douce (marche à pied et vélo).

Priorité au dialogue et à la concertation

L’ensemble de cette politique nécessite, pour chaque
projet isolément, beaucoup de discussions et de concertations
avec les associations d’usagers-ères et
d’habitant-e-s, en donnant la parole aux usagers-ères et
aux habitant-e-s des quartiers concernés. En particulier, la
concertation avec les associations d’habitant-e-s de quartier et
avec les associations de parents d’élèves a
constitué une priorité majeure dans les modalités
de mise en place des nouveaux aménagements. Seul un dialogue
permettant une évaluation collective des besoins et des
solutions est de nature à permettre la réalisation des
projets dans les meilleures conditions possibles. De plus, cette
concertation doit se maintenir après la réalisation des
aménagements, afin d’enregistrer les réactions de
la population et de procéder aux adaptations qui
s’imposent le cas échéant. […]

Priorité au logement social

La Ville et le Canton de Genève connaissent, depuis la fin des
années 1990, une forte recrudescence de la pénurie de
logements. Le secteur privé, en pratique, s’occupe
essentiellement de produire des nouveaux logements en
propriété par étage, soit l’investissement
qui permet une rentabilisation très rapide et très
fructueuse. […] Dans cette configuration, il est
nécessaire d’encourager d’abord la construction de
logements répondant aux besoins prépondérant de la
population, soit essentiellement les catégories à revenus
faibles ou moyens. Pour cette raison, l’objectif de la
construction de logements sociaux est prioritaire et, en tout premier
lieu, la construction de logement type HBM.

Sur l’impulsion du Département de
l’aménagement, des constructions et de la voirie une
série de mesures sont prises, depuis plusieurs années,
pour faciliter la construction de logements sociaux.

Tout d’abord, en matière d’aménagement, les
positions prises par la Ville de Genève vont dans le sens
d’une urbanisation des secteurs susceptibles d’être
construits de manière plus dense, mais avec toujours un respect
de deux tiers au moins de logements sociaux, dont un maximum possible
de HBM, en respectant des gabarits à dimension humaine et
l’environnement naturel (arborisation).

La Ville de Genève elle-même recherche les occasions de
construire des logements sociaux, en particulier par
l’intermédiaire de la Fondation de la Ville de
Genève pour le logement social, qui a reçu grâce
à l’intervention du Département, une organisation
plus performante et une dotation de 20 millions de francs, qui lui
donne un potentiel constructif important. De la sorte, des projets sont
en cours, notamment sur le terrain du Foyer et à la rue du
Cendrier. D’autres projets pourront démarrer, comme par
exemple une coopérative d’habitation à construire
à la rue de la Coulouvrenière.

Le Département est également à l’origine
d’une nouvelle politique d’acquisition foncière, par
l’exercice du droit de préemption réservé
légalement à la Ville de Genève sur son
territoire. Deux secteurs ont été
déterminés (Mervelet et le secteur de la gare des
Eaux-Vives), qui sont proches des nouvelles grandes lignes à
construire de transports publics et sont manifestement destinés
à être urbanisés. […]

Un important programme de rénovation d’immeubles anciens a
été réalisé dans le quartier des Grottes et
dans le quartier de Saint-Gervais. D’une part, ces
rénovations ont été conduites en sorte de
respecter des critères de qualité et
d’économie d’énergie tout à fait
remarquables, mais encore le Département a obtenu que les
loyers, après travaux, soient modérés, donnant
ainsi un exemple très positif de bonne application de la LDTR
par un propriétaire de bâtiment locatif.

Christian FERRAZINO