Un tournoi de foot populaire pour la Palestine

Dimanche 29 octobre s’est déroulé un tournoi de foot caritatif en faveur du Croissant Rouge palestinien et de Medical Aid for Palestinians, deux ONG fournissant de l’aide à la population. Organisé par le FC Hardegger – un club de foot mixte, antifasciste et autogéré – il a réuni une quinzaine d’équipes, dont une composée des membres d’Ensemble à Gauche Vaud, et près de 200 personnes.

l'équipe de football d'Ensemble à Gauche Vaud
La performance de l’équipe d’Ensemble à Gauche a été à l’image de notre refus d’une société qui valorise la compétitivité.

Un refus arbitraire de l’Université de Lausanne

Initialement prévu sur l’un des terrains de l’Université de Lausanne (UNIL), la direction de cette dernière a finalement refusé de le louer. Le motif? L’événement a été jugé comme «politique», l’UNIL arguant ne pas «[rentrer]en matière dans le cadre d’un soutien en relation avec un conflit politique». Alors qu’à cette date les récents bombardements israéliens sur Gaza avaient déjà fait plus de 6500 victimes civiles et que plus du tiers des hôpitaux étaient détruits, cette décision est incompréhensible. Ce d’autant plus que le FC Hardegger avait souligné l’objectif humanitaire de ce tournoi, rappelant qu’un événement similaire, auquel avait participé le club, s’était déroulé sur ces mêmes terrains le 17 septembre en faveur des sinistré·e·s du séisme au Maroc. 

De même, l’Université a également, et fort heureusement, soutenu publiquement et encouragé des initiatives de solidarité avec les victimes de l’invasion russe en Ukraine ; organisant notamment des collectes de produits de base au sein de ses locaux. Sur son site internet, elle soulignait «son soutien aux initiatives organisées en collaboration avec des organisations d’entraide reconnues pour soutenir les réfugié·e·s ukrainien·ne·s»

Cette solidarité envers le peuple ukrainien absolument nécessaire et bienvenue ne s’est ainsi pas manifestée lorsque les victimes étaient palestiniennes. L’institution «apolitique» qu’est l’UNIL accueillera par ailleurs Alain Berset et Emmanuel Macron le 16 novembre prochain. Elle  a invoqué dans la presse un argument d’ordre administratif pour justifier son refus : le fait que le club ne soit pas une association universitaire. Quelques soient les raisons avancées, il est clair que c’est la solidarité avec le peuple palestinien qui pose problème. 

Un franc succès 

Ces déconvenues avec l’UNIL n’ont néanmoins pas découragé les organisateur·ice·s et c’est donc finalement sur les terrains du FC Saint-Sulpice que s’est déroulé l’événement. Le tournoi a permis de récolter plus de 4600 francs et a rassemblé 200 personnes de tous âges dans une ambiance festive. 

À noter qu’à part quelques équipes composées de militant·e·s, ce tournoi a été massivement investi par des personnes n’étant pas membres d’organisations politiques. 

Les entraves institutionnelles, et les pressions subies par celles et ceux qui l’ont soutenu auront eu le mérite de montrer une chose: si les institutions soutiennent ouvertement Israël ou se taisent sur les massacres à Gaza, la rue, elle, est palestinienne.

Vive la résistance palestinienne et le foot populaire!

Térence Durig  Marlène Carvalhosa Barbosa