MAH - NON au bradage d'un bien public

NON au bradage d’un bien public

Le 19 mai, malgré l’aveu public de Sami Kanaan confirmant que le partenariat Ville/Fondation Gandur pour l’Art (FGA) est problématique en l’état et prétérite l’intérêt public, le Conseil Municipal de Genève, avec une majorité PS-Entente-MCG, a voté la rénovation et l’extension du Musée d’Art et d’Histoire (MAH), au bout d’une saga qui dure depuis 17 ans. Un référendum est donc nécessaire !

Un choix contestable et anti-démocratique

 

Le choix de l’architecte star Jean Nouvel, qui n’est pas réputé pour respecter les budgets alloués (le Philharmonique de Paris est le fruit d’un dépassement budgétaire gargantuesque) n’a fait l’objet d’aucun concours et d’aucune concertation. Ce choix s’est uniquement fait sur la soi-disant « grande » réputation de Jean Nouvel et le fait, par ailleurs fortement contestable, qu’un de ses projets constitue immanquablement un hameçon touristique.

Outre, les deux recours juridiques des associations patrimoniales qui sont toujours en cours de traitement, celles-ci estimant qu’il s’agit d’un projet pharaonique qui porte atteinte au patrimoine architectural genevois, Ensemble à Gauche a annoncé le lancement d’un référendum à l’issue du vote.

 

 

Non à une privatisation déguisée du musée

 

Si le groupe Ensemble à Gauche est persuadé de la nécessité urgente de procéder à une restauration du MAH, il s’oppose en revanche radicalement au partenariat public/privé sur lequel le projet de restauration-agrandissement est basé. Celui-ci aboutira de facto à la mainmise d’un privé sur la gestion d’une institution emblématique de Genève. 

En effet, la convention liant la Ville à la FGA prévoit une privatisation déguisée du MAH. Non seulement la FGA décidera seule de l’exposition et de la diffusion de ses œuvres, laissant cependant le soin à la Ville de payer toute la maintenance, le gardiennage et les assurances, mais elle aura également un droit de regard et de veto sur la politique générale du musée.

 

 

Un don au goût amer

 

Alors que divers mécènes privés participent au financement du MAH sans demander de contrepartie, M. Jean-Claude Gandur, affairiste milliardaire qui a acquis sa fortune notamment grâce à l’extraction et au commerce de richesses naturelles en Sierra Leone, au détriment des populations locales, fait un don de 40 millions à la Ville. Ce don n’est tout au plus qu’une avance qu’il aura tôt fait de récupérer, puisqu’il est conditionné à la fourniture de prestations lourdes non chiffrées (mais estimées au moins à 300 millions à ce jour) que le contribuable genevois devra assumer sur une période de 99 ans.

Ainsi, Ensemble à Gauche estime trop lourd le tribut à payer par la collectivité et s’oppose au bradage d’un bien public qui participe de l’histoire de Genève. 

 

Maria Pérez