Défendre ensemble les victimes d’Eternit

Défendre ensemble les victimes d’Eternit


En couverture de notre édition du 13 mars, nous titrions «Amiante: Eternit doit payer!». Les dizaines de milliers de travailleurs atteints dans leur santé et les familles des victimes de l’amiante doivent être indemnisés. Pourtant les obstacles à cette revendication légitime sont nombreux:

  • Les procès coûtent cher et les médecins et avocats d’Eternit font traîner les procédures pour pouvoir les interrompre avec le décès des plaignants
  • Les victimes sont souvent abandonnées par leurs syndicats, démunis et trop affaiblies pour se défendre
  • La plupart des ouvriers atteints sont tenus dans l’ignorance de la maladie qui les menace et ne sont mal ou plus suivis médicalement
  • Enfin les Schmidheiny tentent par tous les moyens d’étouffer l’affaire pour ne pas devoir entamer leur immense fortune, fortune acquise d’ailleurs au détriment de la santé des travailleurs d’Eternit, Everit, au autres Nicalit…

Les plaintes affluent de toutes part


Afrique du Sud Un employé dont le père et le frère travaillaient chez Everit a été contaminé à la maison par leurs habits de travail. Atteint d’un mésothéliome pratiquement incurable, il exige un million de francs de dédommagement à Everit propriété des Schmidheiny de 1942 et revendue en 1992 lors de la fin de l’Apartheid. C’est la deuxième plainte, la première ayant été interrompue suite au décès de la victime!



Italie Le fils d’un travailleur immigré décédé à 52 ans d’un cancer provoqué par l’amiante des suite de son exposition à l’usine Eternit de Niederurnen a porté plainte contre la SUVA dont il exige le paiement d’une indemnité pour atteinte à l’intégrité physique de son père. Verdict du Tribunal des assurances de Lucerne dans quelques semaines.



Italie encore: une demande d’entraide judiciaire a été déposée par le Ministère public de Turin qui envisage de déposer une plainte pénale contre Eternit suite au décès de 12 ex-travailleurs immigrés occupés également Niederurnen dans les années 60.



Nicaragua Après 25 décès chez Nicalit à Sand Raphael DEL Sur, les 400 travailleurs malades se sont regroupés en communauté d’intérêt pour attaquer le milliardaire Stefan Smidheiny propriétaire – avec le dictateur Somoza – depuis 1968 de l’entreprise d’amiante-ciment, actuellement sous couverture de AMANCO.



Suisse les travailleurs de Payerne et Niederunen mais aussi ceux des entreprises de flocages découvrent les risques de l’amiante qui leur avaient été cachés par Eternit et minimalisés par la SUVA. Le SIB envisage de relancer la campagne qu’il avait malheureusement interrompue il y a 13 ans. Les langues se délient, la vérité émerge et des plaintes sont en préparation.



Voici un bref aperçu. On en sera davantage lorsque l’état des lieux dans chaque pays où Eternit s’est implanté sera achevé. Il permettra de se faire une idée claire de l’ampleur du problème à l’échelle mondiale pour lancer un campagne internationale contre Eternit.



A cet effet un «Comité d’aide aux ouvrier-e-s victimes de l’amiante» (CAOVA) se met sur pied en Suisse. Toute personne ayant des connaissances linguistiques, médicale ou juridiques y est bien venue (Contact: iselin@span.ch)



D’autre part, la collecte destinée à subvenir aux frais médicaux et juridiques des chômeurs victimes de l’amiante au Nicaragua et à leur famille se poursuit (Comité de soutien à l’Amérique centrale, CCP 10-25551-5, mention «Victimes de Nicalit»).



François Iselin