Congrès du PSS: Pfffff!
Congrès du PSS: Pfffff!
Cette onomatopée évoque le pneu qui crève ou qui se dégonfle. Elle caractérise donc parfaitement le résultat du congrès du Parti socialiste suisse du 6 mars dernier, qui avait à décider de la poursuite ou non de sa participation gouvernementale. En réalité, la décision ne faisait aucun doute et les trois heures de «débat» ne débouchèrent même pas sur un décompte des voix, tant laffaire était courue davance.
Après avoir quasiment loué la Scala de Milan, son orchestre et ses churs, pour nous entonner lair dramatique du fascisme qui a frappé à notre porte le 10 décembre passé, le PSS a rangé les cuivres et les percussions. Le tournant à droite? Nexagérons rien… Pour Christiane Brunner, la concordance nest pas en crise. Pour Micheline Calmy-Rey non plus et le nouveau Conseil fédéral ne se distingue pas vraiment de lancien. Même lancienne conseillère nationale genevoise Amelia Christinat, dordinaire mieux inspirée, a estimé que «nous navons pas de preuve tangible du durcissement à droite» (24 Heures, 8 mars 2004). Tout va donc bien et conforte la fine stratégie de léquipe dirigeante: gagner quelques votations fédérales ciblées, redéfinir un nouveau programme (2006) et partir, après lévidente victoire électorale de 2007, à la conquête dun troisième siège pour la gauche au Conseil fédéral.
Ceux qui nont pas de mémoire nont pas davenir. Pour éviter ce sort tragique aux socialistes, une piqûre de rappel simpose. Selon leurs critères, en ne votant pas pour Metzler contre Blocher le 10 décembre, lextrême gauche prenait une décision «irresponsable (…) incompréhensible (…) Il y a des moments dans lhistoire où il faut choisir son camp. Au mépris des salarié(e)s, des jeunes, des femmes, des personnes âgées et invalides, au mépris de son propre électorat, lextrême gauche a choisi le mauvais». (Communiqué de presse danthologie publié par la députation socialiste genevoise au Conseil national, le 9.12.03). Au vu des résultats du congrès de PSS, il est permis de railler. Car question de «choisir son camp», ce fut limpide.
Daniel SÜRI