UE: NON à la constitution des multinationales
UE: NON à la constitution des multinationales
Nous reproduisons ci-dessous
lappel de la
conférence de la Gauche
Anticapitaliste Européenne
du 5 décembre dernier,
contre la Constitution de
lUE, auquel solidaritéS a souscrit.
Les gouvernements de lUnion
Européenne tentent dimposer à
450 millions deuropéens une
constitution élaborée dans le secret.
Ce soi-disant «traité constitutionnel
» sest substitué à un processus
constituant fondé sur un mandat
issu de débats publics et démocratiques
ainsi quà la souveraineté des
peuples dEurope. Cette constitution
est dangereuse.
Elle consacre la primauté absolue du
«libre marché». Elle interdit légalement
tout empiètement à la propriété
privée et aux relations marchandes.
Elle refuse de donner le moindre statut
légal aux acquis sociaux gagnés
dans le cadre national par un siècle
et demi de luttes ouvrières.
Elle consacre les contraintes budgétaires,
déjà institutionnalisées par
les critères de Maastricht, qui vont
réduire de manière drastique les
budgets sociaux et bloquer les politiques
économiques publiques. La
privatisation systématique des services
publics et de la Sécurité
sociale deviendra «inévitable» et les
services publics seront considérés
comme impossibles à financer.
Le traité constitutionnel confirme le
caractère non démocratique et
semi-despotique de lUnion
Européenne. Le pouvoir politique
réel reste centralisé entre les mains
des gouvernements et dinstances
qui, telles que la Commission, ne
sont pas élues directement.
La Banque Centrale Européenne
reste «indépendante» ce qui
signifie que son pouvoir némane ni
des citoyens ni des peuples et
quelle na de comptes à rendre à
personne, si ce nest aux multinationales
et à leurs actionnaires.
La constitution ne reconnaît pas le
droit des femmes à choisir, grâce à
laccès libre et légal à lavortement.
Elle entérine la situation doppression
brutale des femmes qui prévaut au
Portugal, en Irlande et en Pologne.
Quoique le principe de légalité entre
hommes et femmes soit inscrit dans
la Constitution sous forme dobjectif
de lUnion Européenne, la
Constitution elle-même fait obstacle
à cet objectif en imposant la «libéralisation» des services sociaux.
Le traité constitutionnel ne reconnaît
pas les droits de citoyenneté,
dont le droit de vote, pour les
citoyens dun pays tiers résidant
dans un des états membres et
confirme que son projet est de
construire une «Europe forteresse»
fermée aux demandeurs dasile.
La constitution ne reconnaît pas le
caractère multinational des états
membres et, au nom du principe
dintégrité territoriale, refuse aux peuples
opprimés et aux «nations sans
état» le droit à lautodétermination.
La constitution oblige légalement
lUnion Européenne et les Etats membres
à accroître leurs capacités militaires
sous la férule de lOTAN. Loin
de constituer une alternative à limpérialisme
US, cela signifie la construction
dun militarisme européen et renforcera
le système impérialiste.
Nous disons «NON» à cette Europe
parce que nous luttons pour une
société socialiste, démocratique,
autogérée à la base, sans exploitation
au travail ni oppression des
femmes, fondée sur un «développement
soutenable» opposé au
«modèle de croissance» qui
menace la planète.
Nous nous engageons à développer,
dans chaque pays européen
comme au niveau international, le
mouvement le plus large contre ce
traité constitutionnel et en faveur
des revendications sociales et
démocratiques. En tant que partis
radicaux, révolutionnaires, anticapitalistes,
nous voulons coopérer
avec la grande majorité des forces
de la gauche européenne qui sont
opposées à la constitution.
Une autre Europe est possible. La
première étape, cest dassurer la
défaite de cette constitution néolibérale
et anti-démocratique.
Amsterdam, le 5 décembre 2004
Signataires:
Bloco do Esquerda (Portugal),
Espacio Alternativo (Espagne),
La Gauche/Dei Lenk (Luxembourg),
Izquierda Unida (Espagne),
Ligue Communiste Révolutionnaire (France),
Özgürlük Dayanisma Partisi (Turquie),
Red/Green Alliance (Danemark),
Respect (Grande Bretagne),
Scottish Socialist Party (Ecosse),
Socialist Party (Angleterre et Pays de Galles),
Socialist Workers Party (Grande Bretagne),
SolidaritéS (Suisse)