La formation: un droit! 2 X NON à l’exclusion scolaire





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La formation: un droit! 2 X NON à l’exclusion scolaire

Le 24 septembre prochain, les électeurs-trices genevois se prononceront sur l’école. Au menu, deux propositions réactionnaires: l’initiative de l’Association refaire l’école (ARLE) et le contre-projet de la majorité ultra-réactionnaire du Grand-Conseil. SolidaritéS appelle à voter deux fois NON. Pour en savoir plus, nous avons posé trois questions à Olivier Baud, président de la Société Pédagogique Genevoise.

Quel est l’enjeu des votations genevoises du 24 septembre prochain sur l’école?

C’est une bataille très importante. Les deux projets soumis au vote concernent l’école primaire, bien qu’ils viennent de milieux qui la connaissent très mal. L’initiative de l’ARLE ne cesse de répéter qu’il faut réintroduire les notes, alors qu’elles le sont déjà, mais sous une forme acceptable, négociée avec les professionnels.

Quant au contre-projet de la droite dure, il entend graver le règlement dans le marbre de la loi, interdisant ainsi toute adaptation à venir de l’école. Pour les milieux patronaux, qui ne cessent d’en appeler au changement et à la flexibilité dans l’économie, il s’agit assez curieusement de fermer la porte définitivement à toute innovation scolaire.

L’initiative de l’ARLE a recueilli 28 000 signatures. Pourquoi est-ce si facile de dénigrer l’école actuelle?

La population ne sait comment se défendre contre la montée de la précarité et de l’insécurité sociale. C’est pourquoi certains ne voient pas d’autre solution que de conditionner les enfants dès le plus jeune âge à la compétition sans pitié qui les attend. A l’école, l’évaluation doit ainsi devenir quotidienne, menaçante et excluante! Ce qui montre bien qu’il s’agit d’une offensive idéologique, c’est que les projecteurs sont braqués sur l’école primaire, alors que ces degrés n’ont vraiment pas pour mission de préparer à l’entrée dans le monde du travail.

Quelle campagne préconises-tu?

Dans quelques jours, nous allons déposer une initiative qui combat l’échec scolaire en plaidant pour une aide ciblée, dans la durée, aux élèves en difficulté. Elle s’oppose à la sélection précoce et aux ghettos scolaires, prenant le contre-pied de la «philosophie» de l’ARLE et de la démagogie de la droite. Merci aux membres de solidaritéS de l’avoir activement soutenue! Au-delà, il s’agira surtout d’appeler la population à savoir dire NON à des solutions bidons, qui ne feraient qu’aggraver les difficultés des élèves, des parents et des enseignant-e-s. Même si le combat s’annonce difficile, nous pouvons gagner en dénonçant haut et fort ces opérations politiques inacceptables sur le dos de nos enfants.

*Cet interview n’a pas pu être relue par Olivier Baud.