Règles du jeu démocratique: Conseil d’Etat pris

Règles du jeu démocratique: Conseil d’Etat pris
en faute: le lobby pour une école plus sélective marque
un point

En voulant enfoncer son clou avec la délicatesse d’un
bulldozer, le Conseil d’Etat ouvre une voie royale à
l’initiative mensongère «pour un cycle qui
oriente».

En effet, le bref texte qui devait résumer
«objectivement», dans la brochure explicative des votations
du 30 novembre, l’initiative sur le cycle d’orientation, ne
le présente pas, il l’assassine! Avec raison sans doute,
sur le fond, même si le Conseil d’Etat n’avait pas le
droit de le faire dans la rubrique en question… «Un cycle
qui sélectionne, qui n’offre pas de stimulation…qui
n’offre d’autres choix d’orientation que par
l’échec»…

(extraits de la brochure des votations p.18). Facile donc pour REEL qui
a lancé l’initiative, de faire recours et de disposer
d’une large publicité gratuite !

Pourtant, le Conseil d’Etat qui soutient en votation un
contre-projet du Grand-Conseil à cette initiative, n’avait
pas vraiment besoin de prendre autant de risques avec son texte de
présentation. D’abord parce que le contre-projet est
très proche, dans son contenu, de l’initiative
(sélection précoce dès l’école
primaire, filières multiples, passage du seuil de
réussite de 3,5 à 4 sur 6). Ensuite parce que tous les
partis, de droite et de «gauche», les associations
professionnelles d’enseignant-es et même la centrale
syndicale CGAS soutiennent le contre- projet du Grand-Conseil contre
l’initiative.

Seuls, le SSP, solidaritéS et la Coordination enseignement
appellent à voter deux fois NON, contre la sélection et
la multiplication des filières à l’école
obligatoire, dans un département où l’Etat
n’arrête pas de faire des économies au
détriment de la qualité de l’enseignement.

La votation en cours sur ces objets est donc interrompue en cours de
route et sera reportée au mois de mai prochain. Ce délai
est bienvenu pour renforcer et rendre plus visible notre campagne pour
le double NON, qui a été bien trop discrète
jusqu’ici.

Nous devons en effet réaffirmer notre position dès
aujourd’hui dans la perspective d’une nouvelle votation,
probablement au mois de septembre prochain, sur l’ initiative
– lancée par la Coordination enseignement et soutenue par
solidaritéS –  qui prend le contre pied des deux objets
présentés ci-dessus, comme l’indique clairement son
intitulé «S’organiser contre l’échec
scolaire et garantir une formation pour tous les jeunes».

Claire Martenot