Initiative anti-minarets: les « féministes » de la dernière heure
Initiative anti-minarets: les « féministes » de la dernière heure
Dans le canton de Vaud, la campagne
contre linitiative sopposant à la construction de
minarets est menée activement par le Mouvement de lutte contre
le racisme (MLCR), un jeune mouvement à lorigine du
débat lausannois relaté en page 2. Le MLCR a aussi
publié un argumentaire sur les questions abordées par
linitiative. Voici ce qui y est dit à propos du
prétendu féminisme des initiants.
« Le comité dinitiative est
véritablement prêt à tout pour faire passer
son discours islamophobe. Il nhésite pas ainsi à
se poser en fervent défenseur de la condition des femmes. Le
MLCR est clair : notre mouvement soppose à tout
comportement ou toute règle, imposés par la religion, qui
conduisent à discriminer et à opprimer les femmes. Mais
nous ne nous laissons pas berner par un discours totalement
instrumentalisé et gardons-nous de prendre le discours
véhiculé par lextrême droite pour argent
comptant ! Nombre déléments concernant la
condition des femmes musulmanes sont à condamner et à
changer, comme du reste dans dautres parties du monde, en Europe
et en Suisse aussi ! Ces changements ne pourront intervenir que
sils sont portés par des mouvements féministes,
également dans les pays musulmans. Mais lUDC ne remet
nullement en cause les valeurs sexistes et patriarcales qui constituent
sa vision de la société, bien au contraire. Sa
défense de la condition des femmes est mise uniquement au
service de son idéologie islamophobe et raciste. La mise en
avant de légalité des sexes devient un
prétexte, partie prenante dune stratégie visant
à discriminer et à stigmatiser certaines populations
issues de limmigration par une sorte
d« islamisation du sexisme »
.
En matière de permis de séjour,
lUDC sest du reste opposée,
systématiquement et depuis toujours, à toute autonomie
des femmes par rapport à leur époux ou ex-époux,
en rapport avec lobtention, la prolongation ou le maintien de
leur statut de séjour. Son seul et unique but est de
légitimer, dans cette campagne, une politique dexclusion,
en radicalisant les politiques racistes et discriminatoires
déjà en place, tout en occultant sur le fond le
caractère patriarcal et conservateur de ce système. Sa
politique défend fondamentalement la domination de lhomme
envers la femme et le maintien des rôles sociaux. Un seul
exemple, les crèches et garderies. La droite dure soppose
systématiquement au développement des crèches et
garderies. Elle ne cesse de souligner que, pour elle, la place
dune femme est à la maison et au service de son
époux. Rappelons ici les propos de lancien
président de lUDC et actuel conseiller
fédéral, Ueli Maurer, en novembre 2008, « la
femme à la maison, cest une bonne décision pour
les enfants. Cest comme dans la nature. Chez presque tous les
animaux, cest la maman qui fait ça avec les
enfants ». Le rôle de mère et de femme au
foyer est ainsi systématiquement valorisé, dans la mesure
où il correspondrait à une « nature
féminine » ! Et la place de la femme
étant par essence à la maison, toute activité
professionnelle des femmes nest pas reconnue comme
« légitime » et est
dévalorisée. Dans sa plate-forme électorale,
lUDC écrit ainsi qu« édicter
des réglementations bureaucratiques à tour de bras pour
réaliser légalité est tout aussi vain que
de se lancer dans la guerre des sexes », et que par
conséquent elle « combat donc
légalitarisme et soutient un engagement responsable et
dans lesprit du partenariat de la femme et de lhomme au
sein de la famille, dans la société, dans la profession
et dans la politique » (p. 78). Edifiant !
Rappelons que la violence conjugale demeure la première cause de
morbidité et de mortalité en Europe pour les femmes de 15
à 44 ans (avant les accidents et les suicides, et
indépendamment des facteurs culturels). Or, un des facteurs
favorisant cette violence, cest la dépendance
économique des femmes par rapport aux
hommes ! »
Le texte complet de largumentaire se trouve sur notre site www.solidarites.ch/vaud qui héberge provisoirement les publications du MLCR.